XXX - ALEGRIA

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NILAJA

Comme toutes les années précédentes avant la séparation de notre groupe, nous organisons notre petite soirée de Noël, le 25 au soir. Cette année, c'est chez Addai et Fiona que nous le fêtons.

Pour l'occasion, je me suis chargée de la traditionnelle dinde, parce que tout le monde dit que les plats au four sont ma spécialité.

Fiona m'accueille dans une grosse robe col roulé rouge, un collant noir et des bottines de la même couleur. Ses cheveux sont lâchés en cascades dans son dos, de belles boucles définies comme à son habitude.

— Nila ! crie-t-elle comme si nous nous étions pas vues la semaine dernière.

Elle me débarrasse du plat que j'ai dans les mains avant de venir m'enlacer.

— Le rouge, c'est vraiment ta couleur, je la complimente.

— Tu dis ça juste parce que je suis rousse.

Ça n'a évidemment aucun rapport.

Je vais récupérer le plat sur la table basse et me dirige vers la cuisine, là où j'enfourne le plat pour qu'il conserve sa chaleur.

— Où est Addai ?

Des remontées gastriques frôlent sa gorge, si bien que sa main se pose sur sa poitrine pour empêcher que son repas du déjeuner ne ressortent.

— Pardon, j'ai mes règles.

Fiona vomit tous les quatre matins lorsque sa période de menstruations approche, que ce soit lorsqu'elle boit de l'eau, qu'elle avale une pizza, le résultat est le même.

— Chercher les boissons avec Camélia et Ismaël.

Je lui emboîte le pas jusqu'au salon, là où est décoré un petit sapin illuminé sous lequel est déjà installé des cadeaux. D'ailleurs, le mien est resté à l'entrée.

Je m'empresse d'aller le poser aux côtés des autres tandis que ma meilleure amie s'installe près des toilettes juste au cas où.

C'est à ce moment-là que ceux qui manquaient à l'appel apparaissent enfin.

— Papa Noël est là !! hurle Addai à peine l'entrée.

— Oh ferme la, s'agace Ismaël.

Je rigole en voyant les garçons accordés d'un pull de Noël avec une tête de renne au nez rouge.

— Ce n'était pas mon idée, se justifie Ismaël en voyant mon air moqueur.

Bien évidemment que ça ne pouvait venir que d'Addai, n'est-ce pas ?

Le copain de Camélia s'approche de moi pour embrasser tendrement ma tempe, je frissonne à son toucher comme d'habitude sans lui rendre l'étreinte que m'offrent ses bras.

— Tu te rends compte qu'il a préféré s'accorder avec ce rigolo plutôt qu'avec moi ? s'offusque Camélia.

Nous nous enlaçons, hilares. Elle, je dois l'avouer que ça fait un petit moment que nous ne nous sommes pas côtoyées. Sa présence m'a manqué.

— Où est mon amoureuse ?

Addai m'enlace par derrière, ce simple geste me repousse deux ans et demi en arrière vers un mouvement trop souvent répété par mon Lakhdar en rentrant du travail.

— Tu parles de moi ou de Nilaja ? hurle la rousse d'une autre pièce.

— De toi, bébé...

— Maintenant que tout le monde est là, on mange ?

VOLVER A AMAROù les histoires vivent. Découvrez maintenant