chapitre 11

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Effectivement, le reste de la semaine et celles qui suivirent se déroulèrent mieux que ce lundi-là dans une toute nouvelle routine pour la petite famille, enfin surtout pour la mère et le fils qui étaient habitués à tout autre chose. 

Jusque-là, tout se passait pour le mieux à l'école pour le petit Cyrus. Il découvrait jour après jour ce nouvel environnement et il avait l'air de bien le vivre, de bien s'y épanouir, on pouvait même dire. Il s'était fait quelques copains avec qui il s'attendait bien et jouait. Il s'était aussi pris d'admiration pour sa maîtresse. Madame Warrington. Un nom un peu compliqué, ouais.  Spencer se souvenait d'avoir dit que pour s'en rappeler facilement, ils n'avaient qu'à penser à, vous savez, ce jeu qui consiste à échanger un volant au-dessus d'un filet à l'aide d'une raquette… ? 

Le badminton, voilà !

Son petit garçon lui sauta carrément dessus, il piqua une fare scandalisée. Il s'insurgea contre cette idée, soutenant que sa maîtresse préférée n'était pas du tout comparable à un jeu ennuyeux pour adultes, que sa maîtresse était beaucoup trop intelligente et bien plus intéressante, qu'elle était un peu comme maître Yoda dans Star War et même que le génie d'Aladdin ne lui arrivait même pas à la cheville, pour dire à quel point il était en admiration. Elle avait beau lui répéter que le badminton c'était cas même un sport olympique et donc un juste compliment pour sa maîtresse, mais il ne voulait rien entendre. Au final, elle ne pouvait plus qu'en rire et s'amuser de son argumentaire. 

Elle le comprenait pourtant très bien pour avoir été à sa place à une époque. Elle se souvenait trop bien à quel point elle avait été en admiration pour Madame Sanders lorsqu'elle l'a eue encore comme maîtresse en 3e. Elle voulait être exactement comme elle plutôt. Si ce n'est carrément être elle tout court.

Spencer, de son côté, à part déposer et récupérer Cyrus à l'école, essayait de s'occuper comme elle pouvait. De la maison, les courses, la cuisine, les tâches domestiques quotidiennes, quoi ! Rien de changé. Enfin non, elle avait décidé de renouer avec sa passion d'antan, celle dont elle avait voulu faire son métier : le dessin, l'art. 

Autre chose qui détonnait de son quotidien était ses longues discussions avec Talia Wincroft, la barmaid. 

3 semaines maintenant qu'elle avait eu le courage de lui écrire après une journée plus qu'ennuyeuse, et depuis, elle ne pouvait plus se lâcher, s'envoyant toujours une tonne de messages. Elles pouvaient parler de tout et de rien, de la pluie et du beau temps, des ragots sur les célébrités, les actualités ou de n'importe quel autre sujet à débattre. Il leur arrivait aussi de parler des choses plus personnelles, de leur vie et de leur rêve.

C'est ainsi donc qu'elle apprit qu'elle avait 25 ans, fille unique dans une famille monoparentale, qu'elle n'a jamais été une grande passionnée des études, et donc, plus jeune, elle enchaînait déjà des petits boulots, s'étant découvert un don pour la vente au comptoir du petit café de sa mère.

Elle pouvait te vendre tout et n'importe quoi à un bon prix. Elle réussit cas même à finir le lycée et à obtenir un bac pro vente avant de se lancer directement en milieu actif qu'elle connaissait déjà un peu. De nature enthousiaste, persuasive et d'une certaine patience, le milieu de la vente était fait pour elle. 
Elle avait aussi appris qu'en parallèle de son travail au café/bar, elle faisait un BTS Management pour enrichir son CV et pour ses projets. Spencer s'était aussi surpris à lui compter certains pans de sa vie tellement elle la mettait à l'aise. C'est au cœur de l'une d'elles qu'elle lui confia sa passion pour le dessin et la peinture, et qu'elle réussit à la convaincre de s'y remettre. 

– Remets-toi y, peins un tableau, quelque chose de ton choix, et peut-être qu'avec mes supers pouvoirs, j'arriverai à te le vendre à un bon prix ! Lui avait-elle sorti. Et puis le dessin, c'est un peu comme le vélo, ça ne s'oublie pas, je suis certaine que tu arriveras à nous pondre un truc comme la joncode. Tu seras le Leonardo Da Vinci des temps modernes, moi, je te dis.

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