Chapitre 24

47 2 6
                                    

Après la fête, la vie reprit doucement son cours. La fin du weekend de Thanksgiving fit vite place au mois de décembre, le froid de celui-ci, la neige qui ramenait avec elle l'esprit de Noël que l'on pouvait de plus en plus voir et ressentir à travers les décorations qui prenaient place dans la rue et la devanture de certains commerces, rappel des fêtes de fin d'année qui approchaient à grands pas. 

Cyrus débuta l'école comme convenu en troisième primaire. Mais Spencer ne pouvait tout de même s'empêcher de s'inquiéter pour lui. Elle avait bien pris le temps de lui expliquer le pourquoi du comment de ce changement de classe et son petit garçon l'avait écouté attentivement avant de lui sortir son habituel « Oh d'accord », avant de se détourner d'elle et de se reconcentrer aussitôt sur son puzzle. Comme si elle lui avait juste demandé de lui passer le sel. Aussi simple que ça. La laissant plus que perplexe cette fois.

– Écoute, mon chéri, l'interrompit-elle, le faisant légèrement pivoter vers elle, enfin d'avoir toute son attention. 

– Tu sais, si tu ne veux pas faire quelque chose ou si un truc ne te plaît pas, tu peux me le dire, Hien. Tu ne dois pas tout accepter juste pour me faire plaisir ou pour faire plaisir à quelqu'un d'autre. 

– Mais maman, tu me dis toujours que je dois appliquer tout ce que tu me demandes.

– Oui, je sais, mais parfois j'ai besoin de connaître ton avis, de connaître ton ressenti, de savoir si tu es content, heureux ou enthousiaste, mais surtout quand quelque chose te fait peur, t'énerve ou t'attriste, enfin d'être là pour toi et de faire de mon mieux pour que tu te sentes mieux. Tu comprends ?

– Hum. C'est vrai que les copains et Madame Warrington vont me manquer, ajouta-t-il après quelques secondes. Mais je n'ai pas peur du tout, j'ai plutôt hâte d'apprendre de nouvelles choses. 

Il termina le sourire aux lèvres témoignant de sa sincérité. 

– Je peux reprendre mon jeu, maman ?

– Bien-sûr, chéri. 

À peine ces mots résonnèrent dans l'air qu'il avait déjà fait abstraction de la présence de sa mère qui, avant de se lever, lui déposa un doux baiser sur la tête. Il était super enthousiaste, serein par rapport à son transfert et motivé à l'idée d'apprendre plein de nouvelles choses, mais Spencer ne pouvait malgré tout cesser de s'inquiéter. Après tout, c'était son rôle en tant que mère de se préoccuper de tout concernant son petit. Elle avait peur qu'il ne voit tout son petit monde dégringolé si tout ne se passait pas aussi bien qu'il l'image dans sa tête. 

Néanmoins, rencontrer sa nouvelle maîtresse la rassura un peu. Mlle Lewis. Une femme professionnelle, chaleureuse et sympathique. Nul doute que son fils sera bien encadré. Mais elle n'allait être vraiment rassurée qu'après un bon moment. 

Le weekend arriva vite et il n’y avait rien à signaler. Cyrus n'avait pas l'air plutôt de mal vivre sa mutation, il avait l'air heureux et doucement Spencer commençait à se dire qu'elle s'était inquiétée pour rien. 

À la maison tout allait. Depuis la journée de Thanksgiving, Valéri se montrait bienveillant et faisait en sorte d'être le mari le plus aimant possible. Il rentra à l'heure tout le jour de la semaine et prenait le temps de temps à temps de jouer un peu avec son fils qui en était toujours ravi. Et ce samedi midi, il était là décidé à le passer avec sa petite famille. C'était un peu bizarre pour Spencer qui n'était pas habitué à le voir agir de la sorte, mais ce n'était pas pour lui déplaire. C'était le signe que ses mots de la dernière fois n'étaient pas tombés dans l'oreille des sourds et que, malgré tout le haut et le bas qu'ils ont traversés ces dernières années, il avait peur de la perdre parce qu'il l'aimait toujours autant.

ENCHAÎNÉ Où les histoires vivent. Découvrez maintenant