Ma vie dans la Scuderia (Tome 2)

Chapitre 32

Song : Siempre Brillaras (Martina Stoessel)

Point de vue de Charles : (1er Octobre 2025)

Interlagos. Ce circuit ne pardonne rien. Chaque virage, chaque mètre est un défi, et cette qualification va se jouer à quelques dixièmes de seconde. Le soleil brésilien tape fort, les gradins sont remplis de fans survoltés, et mon cœur bat vite, malgré mes efforts pour rester calme. Je monte dans la voiture, le casque bien ajusté. La voix de Malia résonne dans mon oreille, mais mes pensées se concentrent sur une seule chose : décrocher une bonne place.

La Q1 et la Q2 se sont bien passé, maintenant, c'est la dernière ligne droite, la Q3. Mon premier tour rapide est solide, mais je sens qu'il manque quelque chose. En repoussant un peu plus mes limites, je commence mon deuxième tour, cherchant à améliorer chaque virage. Mais soudain, alors que j'entre dans le fameux virage Senna, la voiture glisse légèrement. L'arrière décroche un instant, et je rattrape de justesse, mais ce léger écart me fait perdre de précieuses secondes.

Malia : « Charles, tu es en P8 pour le moment, mais il faut encore pousser si tu veux remonter ! »

Je me concentre à nouveau, décidé à gagner ces quelques dixièmes. Je fonce sur la ligne droite, et au virage suivant, j'attaque un peu trop fort pour essayer de compenser. La voiture résiste, mais je perds du temps. En passant la ligne d'arrivée, je suis en P6. Pas idéal, mais dans ces conditions, c'est un bon départ pour demain.

Je retire mon casque, déçu de ne pas avoir fait mieux, mais résolu à tout donner le jour de la course. À cet instant, je croise le regard de Malia. Elle m'adresse un léger sourire rassurant, comme pour me dire qu'elle croit en moi malgré tout.

Point de vue de Malia

Charles a fait une belle qualification, mais je vois bien qu'il espérait mieux. Ce n'est jamais facile de le voir déçu. Il est toujours tellement exigeant avec lui-même, cherchant constamment à atteindre la perfection. Je le rejoins dans le garage une fois qu'il a terminé son débriefing. Il retire son casque, et je distingue cette étincelle de détermination dans ses yeux. Ce P6 ne lui convient pas, je le sais, mais je sens qu'il est prêt à se battre.

Moi : « Tu as fait un excellent travail, Charles. Demain, c'est une autre histoire, et tu sais que tu peux jouer les avant-postes.

Il me sourit, un sourire qui reflète autant de confiance que de doute. Ces moments entre nous sont courts, mais chaque mot compte. Je lui touche doucement l'épaule pour l'encourager, et il hoche la tête en silence. Il sait que je serai là, à chaque virage, à chaque dépassement.

Point de vue de Charles : (2 Octobre 2025)

Les moteurs rugissent sur la grille, le compte à rebours retentit, et tout mon être est concentré sur le premier virage. Les lumières s'allument chacune leurs tour en rouge, puis elle s'éteignent, et je m'élance. Le départ est nerveux, chaque voiture cherchant à se positionner. Je gagne une place dès le premier virage, en profitant de la bataille entre deux pilotes devant moi.

Au fur et à mesure que les tours défilent, je commence à me rapprocher des leaders. Malia m'informe que les écarts sont faibles, et je sais que je dois saisir ma chance. C'est là que les choses se corsent : une voiture de sécurité est déployée après un accident entre deux pilotes. Cette neutralisation change la donne alors que les écarts devant et derrière moi se resserrent.

L'arrêt est rapide, mais alors que la course se relance, je me rends compte que le trafic est intense. Je me retrouve coincé derrière un pilote plus lent qui semble avoir eu un léger contacte tout a l'heure, ce qui me fait perdre des précieuses secondes. Je pousse la voiture à la limite pour récupérer le temps perdu, mais un autre rebondissement nous attend : la pluie commence à tomber, fine au début, puis de plus en plus dense.

Malia : « Charles, la pluie va s'intensifier. Prépare-toi, on passe aux intermédiaires ! »

Je m'arrête en premier pour changer de pneus, et l'équipe travaille avec une efficacité impressionnante. Dès que je repars, je sens l'adhérence différente sous la pluie. C'est un autre défi, une nouvelle bataille, et je donne tout. Dans le virage suivant, je réussis un dépassement audacieux, grimpant encore d'une place.

Au dernier tour, je suis en P3. Devant moi, un autre pilote semble avoir des difficultés avec ses pneus intermédiaires. Je tente le tout pour le tout, cherchant la moindre ouverture pour le doubler avant la ligne d'arrivée. Mais il défend sa position fermement, et je manque de peu la deuxième place. Je termine finalement en P3, le podium en poche. Ce n'est pas la victoire, mais vu les rebondissements de la course, c'est une belle récompense.

En descendant de la voiture, l'équipe m'accueille avec des applaudissements. Malia est là, au milieu du groupe, le regard brillant. J'attrape une bouteille d'eau, encore sous l'effet de l'adrénaline, et lui adresse un sourire.

Point de vue de Malia

La course a été un véritable ascenseur émotionnel. Chaque tour était une nouvelle tension, chaque dépassement une explosion de joie ou d'inquiétude. Quand la pluie a commencé, mon cœur a manqué un battement. Je savais que cela changerait toute la stratégie et que Charles devrait faire preuve d'une maîtrise parfaite.

Je l'ai suivi, le souffle coupé, tout au long de cette bataille sous la pluie. Quand il a décroché la troisième place, j'ai senti une vague de soulagement. Ce podium, il l'a mérité, après avoir tout donné jusqu'au dernier mètre. Lorsqu'il descend de la voiture, les applaudissements de l'équipe résonnent autour de lui, et je ne peux m'empêcher de sentir une profonde fierté. Il croise mon regard, et sans un mot, il sait que je suis fière de lui.

Je m'approche de lui une fois que les médias l'ont libéré, et il me regarde avec ce sourire fatigué, mais heureux.

Moi : « Bravo, Charles. Tu t'es battu comme un lion aujourd'hui. »

Il me serre doucement la main, une simple pression qui en dit plus que n'importe quel discours.

Ce soir, alors que l'équipe fête ce podium, je l'observe en silence. Charles est entouré de son équipe, mais il me lance un regard de temps en temps, un regard complice qui me rappelle tout ce qu'il a accompli aujourd'hui.