9 mars 2023
.·:*¨༺༻¨*:·.La journée s'est très vite terminée pour moi. C'est simple, à seize heures j'étais déjà rentrée à l'hôtel, et j'étais déjà emmitouflée dans ma couette malgré la chaleur présente à l'intérieur de ma suite.
Face à la baie vitrée qui donne sur le magnifique couché de soleil qui éblouit la pièce, je serre Elliot de toutes mes forces dans mes bras. Elliot c'est mon doudou dinosaure. Oui oui, j'ai 24 ans et j'emporte encore ma peluche sur mes courses. C'est un peu comme mon porte bonheur, quand il est là je me sens mieux, c'est comme si j'avais ma maman avec moi.
Seulement, ce n'est parce que je le serre contre moi depuis maintenant une heure, que mon esprit ne se perd pas dans mes souvenirs. Tous plus infects les uns que les autres.
Mes pensées sont désordonnées, mélangées entre des pensées complètement dérisoires et irrationnelles, et des pensées bien plus joyeuses et positives. Je n'ose même pas ouvrir mes réseaux sociaux, après cet incident médiatique ; comme la FiA a décidé de le nommer, Damien et moi aurions plutôt opté pour acte condamnable à connotation sexiste. Mais bon, on ne peut pas changer le monde rien qu'avec l'arrivée d'une personne. Je vais devoir m'y faire apparemment.
Allongée sur le rebord du lit, je laisse mes pensées vagabonder, essayant de trouver un semblant de réconfort dans ce brouhaha émotionnel. Les voix rassurantes de Damien et d'Hugo résonnent dans ma tête, m'encourageant à rester forte et à ne pas laisser ces attaques toucher à ma détermination.
« Tu sais ce que tu vaux. Nous savons ce que tu vaux. »
Pourtant, une part de moi reste vulnérable, hantée par les paroles cruelles des journalistes et du public avec leurs regards accusateurs. Je sais que demain sera un nouveau jour, une nouvelle opportunité de prouver ma valeur sur la piste, mais pour l'instant, je me permets juste d'être humaine, de ressentir la douleur de ces mots qui m'ont blessée. Mon cœur pleure les larmes qui ne peuvent plus sortir de mes yeux. Même après 19 ans de lutte, le combat est toujours le même...
« une pute »
Enveloppée dans la couette, je peine à distinguer la sonnerie de mon téléphone posé sur la table de chevet. Je souffle, agacée. Je sors mon bras de mon petit cocon et je tâtonne sur le bois jusqu'à trouver l'objet de mon exaspération. Avec un grognement, je décroche et porte le téléphone à mon oreille.
— Allo ? Ma voix trahit à la fois ma fatigue et mon irritation.
— Ariane, c'est maman.
La douce voix de ma mère résonne à travers le combiné, m'apportant une bouffée d'oxygène dans ma remise en question. Malgré tout, un sourire se dessine sur mes lèvres. Je me relève d'un coup me plaçant dans une position plus adéquate - en tailleur sur le lit.
— Maman, désolé, je ne t'ai pas vu appeler. Tout va bien ? Ma voix s'adoucit, le stress de la journée s'effaçant légèrement à la simple pensée de parler à ma mère.
— Je suis désolée de te déranger si tard, ma chérie. Mais j'ai vu les nouvelles aujourd'hui, et je voulais juste m'assurer que tu allais bien après tout ce qui s'est passé.
Mon cœur se serre à l'entendre mentionner les nouvelles. J'essaie de garder ma voix calme alors que je lui réponds, essayant de la rassurer malgré mes propres doutes. Je suis triste qu'elle ait dû voir tout ça, la pauvre.
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Two Hearts for One Breathe
RomantizmAriane a toujours su que son chemin vers la Formule 1 serait semé d'embûches. Dans un monde où la vitesse rime avec testostérone, être une femme pilote n'a jamais été facile. Mais après deux titres de championne en Formule 2, elle sait qu'elle est p...