Two Hearts for One Breathe

.·:*¨༺ Chapitre trente-trois ༻¨*:·.

LIAM
23 avril 2023
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La radio crépite dans mon oreille, déchirant le silence pesant du cockpit. La voix du mécanicien, d'habitude si calme et professionnelle, tremble légèrement. Je sens immédiatement que quelque chose cloche.

— Red flag. Red flag.

Les mots résonnent dans mon casque, froids, mécaniques, comme s'ils n'étaient qu'un mauvais rêve. Pourtant, ils sont bien réels. Mon cœur rate un battement. J'appuie machinalement sur le bouton de communication, mon souffle devenant plus rapide.

— I can't stand Djeddah red flags anymore ! What's happened ?!

Le silence qui suit ma question est angoissant, interminable. Ce n'est pas normal. Ils répondent toujours tout de suite. L'attente me donne l'impression d'étouffer, chaque seconde étirée à l'infini, chaque battement de cœur un peu plus douloureux. Je serre le volant si fort que mes jointures blanchissent, l'adrénaline m'envahissant alors que mon esprit commence à imaginer le pire.

— Mmh, I... Aubry's car dropped and she hit the wall...

Les mots résonnent dans mon crâne comme une détonation. Je m'arrête de respirer un instant. Non. Ce n'est pas possible. Pas Ariane. Pas elle. Mon cœur s'emballe, la peur m'étrangle. Je me force à parler, ma voix est plus dure, plus exigeante.

— She's okay ?!

Le silence revient, lourd, pesant, insupportable. J'ai besoin de savoir. Je dois savoir. Le stress me tord l'estomac, chaque seconde d'attente est un supplice.

— Mmh, her car is on fire an she still not out. Il marque une pause avant de lâcher, several commissioners are there. Sanchez, Clark and Azov got out of their cars and are trying to get her out of it.

Mon monde s'écroule. Un gouffre s'ouvre sous mes pieds, m'aspirant dans un abîme de terreur. J'imagine sa voiture en flammes, Ariane piégée à l'intérieur, incapable de sortir. Mon cœur s'arrête, une vague de panique pure me submerge.

Je n'arrive plus à penser. Mes mains tremblent sur le volant. Tout ce que je ressens, c'est cette peur viscérale qui me serre la gorge. Je dois faire quelque chose. Je dois la sauver. Mais je suis là, impuissant, coincé dans ce foutu cockpit, incapable de la rejoindre. Je tape du poing sur le volant, le désespoir montant en moi.

Je vois ses sourires, j'entends son rire, je sens son odeur, je me souviens de son étreinte. Non, elle ne peut pas disparaître. Pas comme ça.

Et c'est là que je comprends. Naël. Il est derrière tout ça, j'en suis sûr. Il a toujours été jaloux, toujours été en compétition. Il ne l'a jamais aimée. Cette putain de haine me submerge, l'image de lui sabotant sa voiture me brûle l'esprit.

Les souvenirs affluent, me frappent de plein fouet. Ces messages... Ces putains de messages que j'ai trouvés dans son téléphone il y a quelques semaines. Ils étaient pleins de sous-entendus, de menaces à peine voilées, de jalousie, de rage. Naël avait toujours su se montrer charmant en public, mais ces mots révélaient une toute autre facette de lui. Une facette sombre, obsédée par la rivalité, par le besoin de détruire ce qu'il ne pouvait pas avoir.

Je me souviens de cette nuit où j'étais tombé sur ces conversations par hasard. Ariane était sous la douche, son téléphone posé sur la table basse. Une notification avait éclairé l'écran. C'était Naël. Une phrase anodine en apparence, mais qui m'avait glacé le sang. "Tu ne sais pas dans quoi tu t'es embarquée, Ariane. Et crois-moi, je n'aurai pas ta mort sur la conscience."

Je me souviens avoir parcouru le fil de leurs échanges à sens unique, mon cœur battant à tout rompre, incapable de croire ce que je lisais. Il la harcelait, lui faisait des reproches pour tout et n'importe quoi, la culpabilisait pour le moindre de ses succès. Et moi, qu'est-ce que j'ai fait ? Rien. Absolument rien. J'ai tout gardé pour moi, j'ai fait comme si de rien n'était. Trop lâche pour affronter Naël, trop lâche pour en parler à Ariane. J'avais peur de tout foutre en l'air, peur qu'elle me reproche mon manque de confiance. Peur de perdre ce que nous avions.