Le soleil se lève à peine et bien entendu je n'ai pas dormi. Je ne pense pas avoir besoin d'énumérer les raisons de la perte de mon cher et tendre sommeil, depuis maintenant deux semaines. Je reste allongé dans mon lit durant une heure, peut-être deux, avant de prendre mon téléphone et de remarquer un message de Ross en dernier lieu, précédé par une vingtaine de lui. Lui. Mon coeur se crispe. J'inspire et lis le message que m'envoie quotidiennement Ross, me souhaitant une bonne nuit et une bonne journée. Il me dit que d'ici une dizaine de jours le poste sera libre, je souris et lui réponds la même chose. Une fois le message envoyé, la peur m'envahit. Lire ses messages me brisera le coeur, encore plus qu'il ne l'est déjà à présent. J'ai le courage d'en lire un seul, le dernier.
De Éric Smith :
Très bien, tu ne veux pas répondre j'ai compris.
Il date seulement d'hier soir. Je l'imagine écrivant ce message... Ses yeux s'assombrir et sa tempe se contracter après n'avoir reçu aucune réponse de ma part. Je suis partagé entre l'incompréhension de son acharnement et celle de l'espoir que j'ai qu'il soit attaché à moi. Mais pourquoi? Je pense que le pire dans cette question, est la réponse qui n'est qu'une seconde question. Pourquoi j'espère cela? Un jour, je me dis que c'est normal de réagir comme je le fais, car je suis attaché à lui puisqu'il est le seul à qui je confie mes états d'âme. Un autre jour, je réalise que je me suis déjà confié à plusieurs psys mais sans pour autant ressentir ce que je ressens actuellement. Encore un autre jour, je me dis que son physique attrayant me fait perdre la tête et que peut-être, je suis tombé sous son charme. Non, pas peut-être. Je suis tombé sous son charme, mais pas seulement... Je soupire en secouant la tête de gauche à droite, histoire de faire sortir ses pensées de ma tête.
_ Maman?
_ Elle n'est pas là, hurle l'abruti.
Je soupire à nouveau en levant les yeux, ce n'est vraiment pas ma journée. Aujourd'hui j'aurai enfin les résultats des examens qui seront affichés au campus, celui où il travaille et je risque de le croiser. J'appréhende un peu, mais je suis quand même assez contente d'avoir une chance de pouvoir le voir une dernière fois, sans que le dragon ne puisse dire ou faire quelque chose puisque ce n'est pas de moi-même mais pour une raison valable que je vais là-bas. Je me dirige vers la salle de bain, retire mes vêtements et entre dans la cabine de douche. Je ferme les yeux en ouvrant lentement le robinet du côté froid. Oui, j'ai besoin d'avoir les idées en place et rien de tel qu'une bonne douche froide d'une vingtaine de minutes.
Durant ce laps de temps, je m'évade. Je m'imagine dans le cabanon d'Éric, -oui encore lui- assise sur la table principale bouquinant tranquillement un livre, accompagné d'une bonne tasse de thé à la menthe. La sonnerie de mon téléphone me sort de ma rêverie temporaire. Je prends rapidement la serviette présente sur le portant et m'enroule dedans. J'espère profondément que ça ne soit pas lui, je ne sais pas si je pourrais encore une fois rejeter son appel.
_ Kate?
_ Enfin tu réponds! grogne-t-elle.
_ Désolé...
_ Oui j'espère bien que tu l'es! dit mon amie en soupirant.
Je soupire également, je sais que cela lui fait du mal de ne pas avoir de nouvelle mais je n'ai pas encore la force de raconter toute cette histoire.
_ Je te téléphone ce soir, dès que j'ai les résultats, d'accord?
Elle acquiesce avant de raccrocher. Je pose mon téléphone et remarque la marque sur le bout de mes doigts, signe que je suis resté trop longtemps dans l'eau. Je retire ma serviette, enfile mes sous-vêtements avant de me diriger vers mon armoire et de prendre la première chose qui me vient en main. Un t-shirt blanc et un short en jean, accompagné de mes fameuses converse blanche qui ont virés au beige. Je descends saluer le joujou arborant mon sourire le plus hypocrite avant de boire ma tasse de thé accompagné de mes médicaments, les derniers prescrits par lui. Je n'arrive même plus à prononcer même dans ma tête son prénom...
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Fire (en pause)
RomanceAprès la mort de son père atteint d'une maladie héréditaire semblable à la schizophrénie, Cassie se retrouve enfermée pendant quatre années sans promesse de guérison. 1 an après sa sortie du centre psychiatrique de Sacramento, sa mère décide de démé...