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    Sa marche est lente, prudente et silencieuse, semblable à celle d'un léopard en début de chasse. Son regard devient intense, et, est toujours posé sur moi. Je n'arrive à bouger aucun de mes membres, je suis comme fixé au sol, ne pouvant bouger. J'aimerais m'échapper de son emprise, mais au fond je n'en ai pas envie. Ce soir, je suis à sa merci, je suis sa proie.

Il n'est plus qu'à quelques mètres de moi et à chacun de ses derniers pas mon rythme cardiaque s'accélère, ma respiration s'intensifie. J'entre ouvre légèrement la bouche en espérant retrouver mon calme mais au moment fatidique je ressens une toute nouvelle sensation, le feu. Je brûle de l'intérieur, mes mains ainsi que chaque partie de mon corps montent en température jusqu'à me picoter par moments.

_ Il serait plus raisonnable que je me dirige vers cette porte avant de faire quelque chose que je, nous pourrions rapidement regretter à cause de ma position.

Mon coeur se crispe, il me fixe, inspire et reprend.

_ Mais ce soir je n'ai pas envie d'être raisonnable dit-il de sa voix suave.

Surprise par ses aveux je sens cette crispation complètement se relâcher et mon corps s'enflammer.

Il relève son bras et joue avec une mèche de cheveux tout en me fixant hésitant. C'est la première fois que je le vois hésiter, comme s'il avait peur. Je le supplie silencieusement et il ne tarde pas à répondre à ma demande. Il se penche lentement vers moi, je ferme les yeux et ses lèvres ne tardent pas à se déposer délicatement contre ma bouche qui s'offre à lui sans opposer la moindre résistance. Ses lèvres sont douces, sucrés, à cause au rosé ingurgité en grande quantité. Le baiser ne dure pas longtemps, Éric se redresse et m'observe, comme s'il s'attendait à être repoussé. Je rouvre les yeux et souris pour lui montrer que je ne partirais pas. Il étouffe un soupire de soulagement et souris à son tour avant de prendre la serviette posée sur le transat et de la déposer sur mes épaules.

_ Tu devrais te changer, tu vas attraper froid si tu restes avec cette robe mouillée.

Je lui lance un petit oui en me dirigeant vers la porte. Je sais que la raison est différente de celle énoncé mais j'obéis, entre dans ma chambre et enfile le même modèle de robe en noir ainsi qu'une autre culotte en dentelle. Kate est un génie d'avoir pris cette robe en deux coloris, je sais que la raison de son conseil est seulement que cette robe a le don de le déstabiliser, chose inhabituelle pour lui.

_ Tu as fais vite, dit-il en se retournant.

Sa lèvre se retrouve une seconde, prisonnière de ses dents à la vue de cette même robe qu'il craint.

_ Oui assez, dis-je en m'asseyant sur le transat.

Un silence pesant s'installe, il est gêné et ne cesse de fixer sa montre.

_ Je, il est peut-être préférable que je rentre.

_ Quoi? Pourquoi? Non!

Il soupire et me regarde à peine dans les yeux.

_ Il vaut mieux Cassie.

_ Ah ça y est, l'alcool est descendu?

Je soupire en me levant.

_ Maintenant que tu as les idées plus claires, tu regrettes et tu te casses. Très bien, casse toi alors.

Je ne prend pas la peine de le regarder et me dirige vers la porte en lui lâchant.

_ Tu connais la sortie.

Ma poitrine picote à nouveau, en seulement une dizaine de minutes je suis passé de l'envie à la colère et une honte indescriptible. Je me réfugie rapidement dans ma chambre et m'assied contre le rebord de la fenêtre et ouvre celle-ci.

Fire (en pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant