Fire (en pause)

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_ J'aimerais te faire écouter quelque chose, dit-il en se levant.

Je le suis des yeux, il ouvre la porte du buffet qui se situe à l'autre bout de la pièce et y sort un tourne-disque qu'il pose puis se dirige vers la bibliothèque, cherchant un quarante-cinq tours qu'il trouve rapidement.

_ C'est très vintage, dis-je en me levant le rejoindre.

_ Je suis né à la mauvaise époque.

Ses yeux fixent le quarante-cinq tours qui commence à tourner, le bruit du grésillement me fait voyager à une autre époque. Je sens son regard se poser sur moi une fois la musique entamée. Je souris, c'est une magnifique chanson française avec une agréable mélodie au piano.

_ La chanson est magnifique même si je n'ai pas tout compris, dis-je en l'observant.

Il affiche un sourire en coin en enlevant le vinyle du tourne-disque.

_ Son titre est lettre à France, m'informe-t-il.
_ Que raconte-t-il?

Un rire s'échappe pendant qu'il referme la porte du buffet.

_ J'aimerais que tu trouves toi-même l'histoire et la signification de cette chanson.

Je me contente de hocher de la tête en l'observant. La lumière de la nuit le rend encore plus beau, ses yeux brillants, ses cheveux en bataille et son corps si parfaitement dessiné.

_ Je ne te dérange pas trop?

Je suis prise en flagrant délit ce qui me vaut un petit ricanement de sa part.

_ J'observe simplement ce que j'ai devant moi.
_ Ah oui?

Il avance et se retrouve contre moi en caressant ma joue.

_ J'ai le droit moi aussi, d'observer ce que j'ai devant moi?
_ Il n'y a pas grand-chose à regarder, grimaçais-je.

Sa tête se secoue dans tous les sens, il grogne et marmonne quelque chose que je ne comprends pas.

_ Éric?
_ Oui?

Je suis toujours contre lui et décide de poser ma tête contre son épaule.

_ Je ne compte pas aller à la fac demain.

J'imagine déjà son regard de braise me fusiller. Il pose ses mains à chaque extrémité de mes joues et repousse délicatement ma tête qu'il colle contre son front.

_ Pourquoi? Marmonne-t-il.
_ J'ai envie d'aller au cabanon, avec toi.

Ma voix est toute petite puisque je connais déjà la réponse. Il frôle ma joue du bout de ce doigt et me fixe en se mordant le coin de la lèvre.

_ J'aimerais beaucoup Cassie...

Il inspire profondément, je sais qu'il n'a pas terminé sa phrase.

_ Si vraiment ça ne tenait qu'à moi...

_ Je sais, le coupai-je.

Il soupire en replaçant une mèche de cheveux derrière mon oreille.

_ Vraiment?

_ Oui vraiment, soufflai-je en embrassant sa joue.

Bien sur que je suis déçu mais avant même d'avoir prononcé cette phrase je savais d'ores et déjà la réponse.

_ Je sais que parfois j'ai annulé des rendez-vous, mais je ne peux plus me le permettre. Elle le remarquera directement.

Le fait de l'entendre parler d'elle me fait directement lever les yeux au ciel.