Chapitre 6 - Le gala

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HAZEL

— Respire Hazel, tu vas crever à retenir ta respiration. Se moque Bellamy.

Dans la cabine d'ascenseur à ses côtés, je le fusille du regard en gigotant, parfaitement mal à l'aise dans cette fichue robe. Sans parler des talons bien trop hauts, et de mon allure de manière générale.

J'ai un décolleté tellement profond que je vois mes seins si je regarde vers le bas.

Je vais le tuer.

Les portes s'ouvrent alors qu'il continue de ricaner, je lui passe devant sans l'attendre pour rejoindre l'extérieur. Bellamy me rattrape en deux enjambées, et prend mon poignet entre ses doigts pour me faire pivoter vers lui.

Mes mains se posent sur son torse, le tissu de sa chemise épouse son corps, je sens parfaitement les contours de ses muscles sous mes paumes.

— Ne fais pas l'idiote, un taré dépose des chats morts devant ta porte, alors attends-moi.

— Pas la peine de me le rappeler, grimacé-je en essayant de chasser l'image de mon esprit.

Je me dégage de sa prise, mais l'attends pour rejoindre le trottoir où une limousine patiente, ainsi que deux voitures banalisées qui vont nous suivre. Il plisse les yeux en observant le petit cortège, avant de me regarder à nouveau en attente d'explications.

— Mon père fait toujours tout un cirque à chacune de mes apparitions publiques en ville. On risque d'être photographiés en sortant de la voiture, si tu ne veux pas être pris avec moi, tu ferais mieux d'attendre quelques minutes pour sortir.

Ses sourcils se froncent, son regard me toise comme si j'étais devenue stupide dans la nuit.

— Pour quelles putains de raisons je ne voudrais pas être vu avec toi ?

— Harold n'aimait pas ça, avoué-je en haussant les épaules.

Il m'assassine du regard, puis approche son visage du mien.

— Je ne suis pas ton trou du cul d'ex. Ne me compare pas à cette grosse merde, Hazel. Compris ?

C'est vrai que si j'étais lui, je n'aimerais pas être comparée à Harold.

— Excuse-moi. Tu viens ? Plus vite on arrive, plus vite on s'enfuit.

Le chauffeur nous ouvre la porte, et je sens le regard de Bellamy sur moi quand il me suit pour y pénétrer.

— Merci Dexter, dis-je à l'homme qui m'escorte à chaque sortie.

— Avec plaisir mademoiselle Hazel, vous êtes très jolie ce soir. Me complimente-t-il d'un ton paternaliste.

Je souris à Dexter qui est âgé d'une soixantaine d'années, et m'installe dans le fond de mon siège alors qu'il referme la porte.

— T'as zéro vie sociale, mais tu fricotes avec un vieux chauffeur. Vraiment t'es à part, ricane Bellamy.

Je souris en lui faisant un doigt d'honneur, admettant qu'il est quand même un peu drôle.

— Ça consiste en quoi cette soirée au juste ?

— Mon père est l'un des principaux donateurs de cette association, c'est pour la lutte contre le suicide chez les mineurs. Il y va chaque année avec ma mère, mais cette fois, c'est moi qui m'y colle.

Il acquiesce silencieusement pendant que je le regarde, pas vraiment lui, mais ce qu'il y a autour de lui.

Un nuage qui retient l'orage.

— Je vais aussi jouer de la harpe. Je n'aime pas vraiment en faire à ces soirées, mais je n'y échappe pas.

Encore une fois, il hoche la tête en silence, je croise mes jambes en regardant par la fenêtre, et sens son regard sur ma cuisse qui se dénude à cause de l'ouverture.

Ugly ContractOù les histoires vivent. Découvrez maintenant