Ugly Contract

CHAPITRE 45 - CONFESSIONS

HAZEL

Emmitouflée sous les draps, je grogne en sentant le corps de Bellamy taquiner le mien. Nous sommes restés longtemps sous la verrière, profitant de la solitude et du calme de la nuit pour unir nos corps plusieurs fois.

Cette nuit était différente, et si une partie de moi se torture l'esprit en pensant à notre contrat sur le frigo, l'autre a décidé d'en profiter en me retournant contre lui, nichant mon visage contre son torse. Son bras passe autour de ma taille, ses draps noirs descendent jusqu'à nos hanches tandis que ses doigts effleurent mon dos.

— Quelle heure il est ? murmuré-je, encore dans les vapes du sommeil.

Sa main libre fait relever mon visage vers le sien, un sourire étire ses lèvres quand je lui vole un baiser avant de retomber sur lui.

— Il est dix heures passées ma Colombe.

— Sérieux ? Merde, je ne dors jamais aussi tard...

Il se marre en attirant mon corps pour m'allonger sur lui, et je cale mon menton sur mes mains..

— Je peux t'aider à te réveiller si t'en as besoin, raille-t-il amusé.

Je ricane à mon tour en mordillant sa peau, pendant qu'il caresse mon dos jusqu'à mes fesses. J'observe les couleurs de son nuage, du clair sur de l'obscur. Elles ne sont pas vives ou éclatantes de luminosité, mais c'est justement pour ça qu'elles sont si belles à mes yeux. Leur discrétion les rend plus précieuses.

J'ai toujours envie de tout connaître de lui, qu'il se confie et me parle sans détour, même si ce n'est pas ce qui était convenu. Il va pouvoir rayer la règle numéro 6. Pas de situation romantique. La huit aussi, pas de cadeaux ou d'attentions.

Mes yeux dans les siens, je souris en parsemant sa poitrine de baisers, savourant sa peau chaude dont les muscles se contractent sous mes lèvres.

— Dis-moi un secret, murmuré-je avec douceur.

Ses gestes alanguissent mon corps, me donnant l'impression de flotter sur son nuage. Celui dans lequel je me suis réfugiée toute la nuit, synchronisant nos cœurs à chaque fois que nos corps s'unissaient, comme un besoin vital et impossible à fuir.

— Qu'est-ce que tu veux savoir ?

Absolument tout, mais je veux le laisser me livrer ce que lui veut bien. Règle numéro 9 : Pas de questions personnelles.

— Ce que tu veux, mais quelque chose qui t'appartient.

Bellamy ne se confie jamais, il ne parle pas de ce qui l'inquiète, ou de ce qui le réveille certaines nuits. Il n'est pas à l'origine de la demande de changement de protecteur pour moi, et j'ai du mal à comprendre ce que signifie tout ça. Cole sera celui qui veille sur moi, mais j'ai l'impression que dans le fond, ça ne change pas grand-chose puisque Bellamy veut continuer de passer ses matins et ses nuits avec moi.

Il me regarde avec tendresse, caresse ma nuque avant de soupirer et de prendre un air sérieux, comme s'il allait enfin s'ouvrir pour de vrai.

— Ma couleur préférée est le rose, j'aime les licornes et les paillettes. Voilà, c'est dit ! Putain, ça fait du bien !

Cette fois, c'est moi qui soupire pendant qu'il se marre.

— Mes secrets vont plomber l'ambiance, ma Colombe.

— Mais non, allez mon nuage, parle-moi de toi.

Laisse-moi croire que je suis spéciale à tes yeux.

Je sais qu'il m'apprécie, et ce qu'il a fait hier démontre bien qu'il ressent des choses. Mais j'ai peur de m'emballer, de le faire fuir en exposant mes sentiments de façon trop brutale.  Alors comme une colombe qui voudrait traverser l'orage, je tente d'apprivoiser sa nature sauvage et indomptable.