Chapitre 44 - La harpe et la Colombe

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BELLAMY

J'ai passé ces deux derniers jours à courir partout à la recherche d'une harpe qui ne soit pas un objet tout neuf qui pue le vernis, et du matos nécessaire pour créer la verrière.

Les mecs m'ont bien aidé.

Aldric m'a filé des adresses pour trouver un instrument ne sortant pas tout droit d'une usine de construction. Spaz s'est occupé de trouver les matériaux nécessaires pour monter une verrière sur mesure, Chris, de la partie plan et consolidation en nous donnant des ordres comme un général des armées.

J'ai failli le tuer trois fois quand il nous a fait décaler huit fois le bâti de la verrière. Même Cole et sa patience légendaire étaient à deux doigts de craquer.

Le pire a été de monter la harpe sur le toit sans que Hazel ne le voie. Au sixiéme étage, putain.

Là, c'est moi qui ai frôlé la mort quand les mecs m'ont aidé à la porter.

Après avoir envoyé chier Riley et m'être excusé à ma façon en lui offrant un nouveau pot d'échappement pour sa moto, je l'ai missionnée pour qu'elle et les filles éloignent Hazel le temps que je termine les finitions.

J'ai poncé le bois usé pour ne pas qu'elle se blesse à cause des échardes, et gravé cette phrase avec l'aide d'Aldric pour pas que ça ne soit trop dégueulasse.

Ce con s'est bien foutu de ma gueule en me disant que j'étais un canard accro à une Colombe.

Enculé.

Les filles m'ont fait galérer en prétextant que j'étais un sale con. Pour le coup, je n'ai rien eu à redire. Ce qui m'a valu de gagner quelques points.

Hazel n'est pas qu'en colère. Elle est déçue.

Je ne suis pas certain que mon cadeau d'anniversaire soit vraiment ce qu'elle attendait. Elle possède déjà une harpe, plus belle et neuve, mais je me suis dit qu'en avoir une deuxième sur le toit serait une bonne idée. Dans un endroit où, même si la pluie se déchaîne, elle pourra toujours jouer et faire s'arrêter le monde.

Mon monde.

Je suis nerveux lorsque son regard éblouissant plonge dans le mien, un sourire se dessine sur sa jolie bouche et je ressens ce bien-être qui s'éveille en moi à chaque fois qu'elle le fait.

— Dis, mon nuage, tu as bien regardé comment installer les cordes ? Viens t'asseoir avec moi, il faut qu'on vérifie. Tu es mon public préféré, tu sauras repérer les failles, si tant est qu'il y en ai.

Un soupir de soulagement m'échappe. Toute la tension accumulée ces derniers jours s'évapore pour ne laisser place qu'à une chaleur douce dont elle est l'investigatrice. Je la rejoins en balançant mon mégot et referme la porte de la verrière dans mon dos.

La construction fait environ dix mètres carrés et permet d'avoir un public restreint si Hazel le souhaite. Les parfums de fleurs et de cire embaume l'air et crée une atmosphère douce et apaisante à son image.

J'attrape la glacière que j'ai cachée derrière un pouf et sors son mélange de vodka vanille, et une bouteille de téquila. Je nous sers deux verres et lui tends le sien.

— Ça te plaît ? demandé-je en la sentant m'observer sortir un gâteau que j'ai fait faire par un pâtissier.

Faut pas déconner non plus.

Ses iris accrochent les miens sans aucune chance de m'en libérer, son sourire radieux illumine la nuit et son petit rire de joie qu'elle lâche en apercevant la déco du gâteau me fait ricaner.

Ugly ContractOù les histoires vivent. Découvrez maintenant