Chapitre 26 - Atlanta

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HAZEL

Sous la douche, je laisse l'eau chaude s'écouler sur mon corps afin de délier mes muscles noués. Tout devient compliqué. Mon front contre la faïence, je me colle une claque mentale pour me bouger.

Après m'être lavée, je me sèche rapidement et enfile une robe blanche avec des petites fleurs bleues dessus.C'est mignon, un peu sexy avec la coupe près du corps ainsi que le décolleté en cœur, et je me sens mieux dans ce genre de vêtements que dans mes anciennes robes. Je laisse mes cheveux libres et humides dans mon dos, des petites gouttes tombent sur mes épaules tandis que je quitte ma chambre.

J'ai un récital ce soir, le père d'Harold m'a demandé si je voulais bien venir jouer. Je n'ai pas pu lui refuser. Maximilien Brown écoute vraiment ma musique, son aura est jolie, terne par endroit, mais je sais qu'il a perdu son épouse dans des conditions tragiques. Ça arrive parfois, quand quelqu'un perd l'amour de sa vie, ses couleurs se ternissent par endroit.

Je sens l'odeur des pancakes flotter dans l'appartement, mon estomac me guide vers la table où une tasse de chocolat encore fumante m'attend, ainsi qu'une assiette garnie de tout ce que je préfère. Bellamy est dans la cuisine, au téléphone, dans un tee-shirt blanc et un pantalon cargo de couleur kaki. Il me fait un sourire en m'indiquant le petit-déjeuner d'un geste du menton, avant de sortir sur le balcon pour fumer une cigarette et poursuivre son appel.

Je dévore mon petit-déjeuner comme une princesse, souriante et de bonne humeur quand deux perturbateurs débarquent. Chris me salue d'un signe de la tête en secouant la main, dans un tee-shirt bleu foncé et un jean brut. Caleb, qui porte un tee-shirt à l'effigie des HOD, ainsi qu'un pantalon beige, s'approche en lorgnant mon assiette.

— Je ne partagerai pas les pancakes de Bellamy, affirmé-je en le fixant.

Il pose ses mains sur la table, un sourire d'emmerdeur aux lèvres. Avec ses cheveux noirs, ses yeux verts parsemés d'ambre, sa peau bronzée et son air espiègle, ce petit con est un vrai joli cœur.

— Et pourquoi ça ma beauté ? Ils sont magiques ?

Je rougis en lui faisant un doigt d'honneur qui le fait marrer, et hausse les épaules en piochant dans mon assiette.

— Ce sont juste les meilleurs, donc ils sont à moi.

Chris s'installe à ses côtés à table. Je l'observe, et je sais qu'il ne peut pas soutenir mon regard, pourtant je l'ai vu faire avec Bellamy. Il est particulier, et je me dis que comme moi, il voit peut-être trop de choses chez les autres. J'ai souvent donné des cours à des enfants autistes, ou atteints d'autres troubles atypiques qui les condamnent à évoluer dans un monde qui leur est difficile à comprendre. Ces enfants ont souvent la faculté d'entendre ma mélodie, de la ressentir et de se sentir apaisé grâce à elle.

Je devais participer à un programme de musicologie diversifiée il y a quelques mois, une sorte de traitement par la musique pour apaiser les anxiétés, le stress ou les émotions négatives. Plein de gens sont sensibles à la musique, il suffit de les trouver et de leur faire entendre. Mais Harold trouvait que c'était une idée stupide.

"— Pourquoi une fille de milliardaire se ferait chier à bosser ? T'as vraiment des idées de merde, toi."

Le projet a été annulé du jour au lendemain. J'avais vraiment envie d'en faire partie, ça me semblait être fait pour moi, ma façon de ne vouloir toucher que des âmes sensibles à travers mon instrument. Je secoue la tête en mangeant un troisième pancake, buvant mon chocolat sous le regard amusé de Caleb.

— Tu as l'honneur de notre présence à Atlanta. Avec Chris, on vous accompagne.

Je hoche la tête en souriant, et lui offre un pancake, ce qui le fait marrer.

Ugly ContractOù les histoires vivent. Découvrez maintenant