Lettre 4 : TIRE

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Entrée dix-sept : mercredi 15 mars.

Dix jours se sont écoulés. Rien à signaler. Enfin rien d'important. J'ai eu une mission le 13, rien de bien compliqué. Séléné était de bonne humeur donc tout s'est bien passé.

Avec l'argent que je commence à accumuler, j'ai payé l'hôpital, et j'ai fait une idiotie.

Vous voyez, dans les vitrines de La Grande Récré, souvent il y a des animaux en peluche énormes. Oui ? Bah je me suis acheté un ours beige de trois mètres de haut, qui est maintenant ma petite amie et qui dort tranquillement contre le mur sur mon lit.

OUI, CA M'ARRIVE ROOOH !

Sinon, quand le 9 mars, Vanessa a débarqué au bar en catastrophe, toute essoufflée, et rouge à cause de sa course effrénée contre le retard habituel, Marie m'a lâchement trahie.

- Dis donc Vanessa ?

- Hum ? Fit-elle en s'asseyant sur la banquette à côté de Kelya.

- Il serait pas à Neil ce gilet ?

Elle a regardé le gilet, fait les gros yeux et j'ai levé les yeux au ciel.

- Oh merde ! Mec j'avais complètement oublié !

- T'en fais pas. fis-je en finissant le fond de ma bière. J'en ai plein.

- Oui, t'en fais pas. s'esclaffa Angélique en désignant le sien. Celui là aussi il était à Neil avant.

Les autres se sont tous regardés, incrédules, dans un drôle de science, et Liam a lâché :

- Mais t'es le petit ami de la terre entière ou...

- Pfff ! ais-je soufflé en le poussant.

- En tous cas, elle est très réussie la coupe de Vanessa. Fit Marie.

- Merci.


C'est tout. Finalement, elle ne m'a pas rendu mon gilet et j'ai fait son deuil sans trop de soucis.

Mais j'ai quand même passé dix jours entre révisions, débâcle familiale et amitiés, et surtout entre pensées lyriques qui avaient besoin de sortir. J'ai accompagné Angélique à l'église finalement, puisque ma mère ne voulait pas me voir. Elle avait besoin de raconter sa situation avec Hugo, et de me demander des conseils sur comment le dire à ses parents. J'ai suggéré qu'elle le fasse petit à petit. Qu'elle laisse traîner quelques indices, puis qu'elle partage ça avec sa sœur, puis son frère. Mais qu'elle n'en parle pas avec ses parents tant que ce ne serait pas officiel. Mes conseils n'ont pas dû être bien originaux.

Mais le lendemain, elle a amené sa sœur au bar. On l'a rencontrée, très sympathique jeune femme, qui a biennn jugé Hugo avant de le rencontrer, mais surtout avant de le voir virer un groupe de gros lourds malpolis, de sa grosse voix et de ses gros bras tatoués. Finalement, il a été approuvé par la sœur, qui a promis de tâter le terrain pour elle auprès des parents.

- Tu vas faire quoi pendant les vacances de pâques ? demanda Hugo à Liam.

- Mes parents veulent aller au Japon.

- Gosse de riche...

- Ta gueule. Et vous ?

- Moi je reste chez moi. fis-je en m'étirant de tout mon long.

- Je pars quelques jours dans le sud. Fit Elliott.

- Moi je bosse. conclut Hugo. Le vieux veux me donner son bar. Il est persuadé qu'il va crever en ce moment. C'est pénible.

- Merde... fis-je. Ça va aller ?

- Oui, oui. Un peu hypocondriaque sur les bords.

- Ok.

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