Bizarrement, le lendemain de mes pèlerinages à la mémoire de ma famille, je ne me sens pas si mal que ça. Au contraire presque, je suis apaisé, calme. Comme si je sortais de chez un psy. Un psy terriblement silencieux. Mais un psy quand même. Une fois que j'ai verbalisé toute ma peine, et parlé de moi pendant six heures consécutives, que j'ai des courbatures au cul et que j'ai dis bonjour à des chats, c'est comme si la moitié de mon fardeau s'était envolé.
Moi : Tu n'es pas venue ?
Moi : Maman ? Je sais que tu me fais la tête, mais le 26 mars c'est important.
Alors ce lundi, quand à la sortie du CM Vanessa a débarqué dans mon angle mort et m'a fait sursauter comme un chat, j'étais calme. J'étais apaisé. Presque sur un nuage.
Elle était belle ce jour-là.
Avec ce jean blanc pattes d'éléphant, et ce top vert en mousseline transparente, sous lequel elle avait un sutient gorge à fleurs, et par dessus lequell elle portait une veste de costume blanche. J'adore comment elle s'habille ! Arg !
- On y va ensemble ?
- Je te suis.
On ne s'est rien dit sur le chemin. Elle avait l'air d'aller bien. Il a fallu que je l'écarte de la trajectoire d'un lampadaire deux fois d'affilée, parce qu'elle avançait en regardant le soleil. Il faisait très beau encore une fois.
- Ça a l'air d'aller mieux toi. Fis-je.
- J'ai mis moins longtemps que prévu à me pardonner pour ce qui s'est passé.
- Tant mieux.
- J'ai décidé que j'allais me laisser flatter par la situation, plutôt que de m'en vouloir.
- Ouah ! Je ne te crois pas un instant.
Elle a ri doucement.
- Fin analyste de la nature humaine que tu es.
J'ai haussé les épaules.
- Disons que j'ai décidé de me laisser flatter, et que je m'en veux toujours de lui avoir brisé le cœur. Mais je ne doute pas d'avoir fait le bon choix au final. Bottom line is : c'était une très bonne nuit, riche en émotion, mais je n'ai que de bons souvenirs de cet incident.
J'ai fait les gros yeux :
- Eh bah... j'admire ta maturité.
- Il n'y a que toi pour admirer la maturité d'une meuf qui a couché impulsivement avec un Marginal.
- UN QUOI ?! me suis-je exclamé, en bon acteur que je suis.
Vanessa a plissé du nez.
- Tu n'avais pas compris ?
- Qu... pfff. Oh mon dieu, salle folle.
Hypocrisie, ton nom est Neil. Mais elle souriait.
- Ravie que tu ne me considères pas comme une traîtresse à la patrie.
- Non mais...
- HEY !
Sauvé par le gong, avons nous tous les deux pensé à l'unisson quand Hugo nous a pris par les épaules en arrivant par derrière. Le sujet n'a plus jamais été abordé, comme la fin solennelle de cette terrible erreur qui allait tellement me manquer.
Hugo nous a parlé d'un incident au bar, que j'écoutais d'une oreille abstraite.
Moi : Sérieusement, j'avais signé la décharge comme à chaque fois.
Elle ne lisait même plus les messages.
Angélique s'est jetée au cou de Hugo, qui nous a donc lâché. Le groupe était vachement agité ce midi. C'était fou, bruyant, étourdissant.
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Papillon de nuit
General FictionJe l'aie longtemps aimée, Séléné. Longtemps. C'est elle qui m'a découvert, qui m'a montré ce monde, qui m'a tendu ce pacte du diable. C'est elle qui m'a en même temps sauvé de ma misère. Enfin... disons qu'elle m'a permis de troquer une misère matér...