Je suis allé la récupérer, cette foutue mallette. Dans ce foutu panneau publicitaire. et je me suis caché d'ombres en ombres, parce que manifestement le Fantôme en a après elle. La mission est un échec et je fuyais un danger, en allant vers un autre sûrement plus grand. Je ne veux pas subir de blâme, je n'en ai pas l'énergie.
Je boitais, l'adrénaline redescendait, j'avais... tellement mal. Partout. Je ne voulais que dormir. Pitié.
Je suis arrivé aux catacombes et je suis descendu dans ces tunnels de l'enfer, morbides et froids, qui sentent comme aucun autre endroit. J'aurai dû pouvoir les entendre, tous. On s'attend dans l'ossuaire, devant la source de Léthé normalement. Ils ne m'ont pas attendu. Il est deux heures deux.
Je suis en retard.
Une fois devant le mur tapissé d'ossements j'ai écouté le vent, la peur me rongeait les entrailles, et alors, les larmes au bord des yeux, j'ai soufflé aussi calmement que possible.
J'ai toqué sur la petite croix en bois devant moi, et le mur s'est ouvert sur un escalier en béton qui allait de plus en plus bas dans les profondeurs de la terre.
L'obscurité de ce lieu m'angoisse, là où l'obscurité du reste du monde me rassure.
J'entendais Zeus parler. Il racontait la mission. Je me suis arrêté. J'ai trois minutes de retard. Je vais y passer.
"Et le Fantôme a probablement tué Nox. Monsieur, Nous sommes absolument navrés." disait-il. Un silence qui m'a creusé la chair et rongé les sangs, plus que ne le faisait cette réminiscence de crise forcée dans les veines de mes bras. Mes manches étaient toujours relevées. Et la voix grave et insupportablement calme du Supérieur s'est faite entendre, pour dire : "Donc vous êtes en train de me dire... que non seulement vous n'avez pas attrapé cet ignoble petit traître, mais qu'en plus... vous n'avez pas abattu les cibles, ni récupéré les objectifs." ; "C'est... cela. Monsieur." dit-il humblement. "Artémis a eu le temps de tuer une des cibles, et Orion et Ariane le second. Mais le Fantôme nous attendait auprès du dernier." ; "Et les voleurs, quelles excuses ont-ils ?"
Enyo est hors de cause, car ce n'est pas un combattant. Mais Séléné n'a aucune excuse, ce qu'elle devait voler venait d'un labo illégal de génies du code. Ce n'était pas protégé. Bizarrement, c'est la voix de Téthys qui s'est élevée timidement : "Le Fantôme nous attendait également. Je ne sais pas par quel miracle. Nous n'avons rien pu faire. Et..."
Et elle s'est mise à hurler, tout comme Séléné, Enyo, Artémis, Orion et Ariane, mais pas les gardes. Les gardes ne prennent pas de blâmes devant les subordonnés. Les cris ont retentis. J'ai décidé d'entrer, enhardis par ma compassion pour eux j'imagine.
Ce ne sont pas des crises qu'il provoque ce malade. C'est de la douleur. Il a un pouvoir de l'esprit, et il peut jouer avec. Alors je ne sais pas ce que c'est un blâme, mais ce n'est ni plus ni moins que de la torture.
Je me suis faufilé à l'intérieur. Et j'ai marché sans un regard pour mes coéquipiers qui se tordaient de douleur par terre. "Vous venez tous de perdre une cartouche." Sa voix était agressive et froide. Il est en colère.
Cet homme, il a une manière rituelle de faire les choses. Il se prend pour un général de guerre. Alors il y aun grande table, dns cete vaste sale rectangulaire, éclairée au néon blanc. les murs, le sol et le plafond sont en béton ; et il se tient dans le fond, derrière sa table, avec à sa droite la Garde qui ne le quitte jamais et à sa gauche celui que tout le monde prend pour son fils. Cette femme est aveugle, son visage de son front à ses paumettes est complètement brulé au troisième degré. Elle s'appelle Moire. Et le garçon, qui est très jeune, il ne doit pas avoir quinze ans, est très sec, mais très puissant, c'est Hadès, lui. Son pouvoir, c'est de tuer d'un simple contact physique. Ils sont tous les deux habillézs en blanc, et on ne voit pas un centimètre de leur peau, hormis celle du visage.
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Papillon de nuit
General FictionJe l'aie longtemps aimée, Séléné. Longtemps. C'est elle qui m'a découvert, qui m'a montré ce monde, qui m'a tendu ce pacte du diable. C'est elle qui m'a en même temps sauvé de ma misère. Enfin... disons qu'elle m'a permis de troquer une misère matér...