Page 29 : Malheureux concours de circonstances

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Je n'ai pas eu le courage de contacter Raphaël. Ce monsieur est trop intimidant pour moi. De toute façon je ne vais rien en faire, je ne veux pas.

C'est étrange de prendre le numéro d'un inconnu avec la main qui porte la bague d'Ulysse. Je n'ai eu le courage de la remettre que très récemment et j'aurai l'impression de brûler les étapes. Bref.

Le 27 au soir, je sortais de la douche, et j'ai demandé des nouvelles de ma mère à l'hôpital. Ils me disent que "son état est stable" mais j'entend la vérité en filigrane. Elle ne va pas bien. Je sens le pire arriver, et j'en perd le sommeil petit à petit. Alors je leur demande de lui mettre de la musique. Elle adore Brassens, alors je leur demande de lui passer du Brassens pendant qu'elle dort. Je ne sais pas si ils le font, mais... je dois me donner l'impression d'être utile. Je dois absolument...

Bref.

La brosse à dents entre les dents, la télé allumée pour me rappeler que je ne suis qu'une ordure, et la serviette autour des reins. Ma tablette s'allume. C'était un cambriolage de bijouterie normal, avec Séléné et un garde que je ne connais pas "Borée" ; Ca n'augure rien de bon.

Je m'habille, je saute par la fenêtre. Jusque là rien d'anormal.

On se retrouve sur le toît du carreau du Temple, il faisait frais cette nuit-là.

- Vulcain a été remplacé. lança Séléné en atterrissant derrière moi.

Manifestement.

Tu n'as pas pris de blâme ?

Non.

Je pensais que c'est toi qui allait prendre sa place.

Dieux merci, non.

Elle a souri.

- Espérons que le nouveau ne soit pas un taré.

J'ai croisé les doigts. On a attendu un peu, le temps de laisser passer notre avance, et puis un très grand homme, très maigre et très sec, aux joues creusées, aux lèvres gercées au sang et aux yeux cernés de bleus est apparu comme venant de la brise. On s'est levés tous les deux, et on s'est mis plus au moins au garde à vous.

- Je suis Borée. Garde de la seconde brigade.

- De la seconde brigade ? s'étonna Séléné.

Il y a des brigades dans les sections des gardes ? ais-je renchérit.

- Vous ne le saviez pas ?

Nous ne sommes... que des voleurs. fis-je.

- Ah... il va falloir que je vous explique deux ou trois choses... mais sur le chemin.

Cet homme avait l'air foutrement froid, habillé de noir, de bleu très clair et d'argent, sans parler de sa dégaine de cadavre, mais il était assez... zen. Ses mains tremblaient beaucoup, je ne sais pas pourquoi, et je ne sais pas non plus quel est son pouvoir. Mais il nous a expliqué des choses... qui nous ont laissé sur le cul.

Le Fantôme n'est pas le seul ennemi de l'Ordre.

Le Supérieur a un autre rival, une autre organisation d'Aptes hors la loi qui utilisent leurs pouvoirs à de mauvaises fins... et nous sommes en guerre contre ces gens depuis des années. Je déteste comme cette histoire prend des airs de mafia Américaine.

La seconde division des gardes est chargée de traquer et de tuer tous les ennemis de cette organisation appelée "l'Unité", dans laquelle tous les membres s'appellent par des numéros représentatifs de leurs grades.

Papillon de nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant