Page 18 : Résignation

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Mercredi 22 mars, entrée 17.

Je ne me suis réveillé que le lundi soir. C'était terrifiant. L'épuisement m'avait décapé l'esprit et j'ai mis longtemps à me souvenir de ma journée de dimanche. J'étais étendu dans mon entrée, toujours en costume. Mon bras avait saigné de nouveau et ma jambe me lançait comme rarement.

Mon téléphone sonnait, j'ai décroché.

- Allo ? fis-je en m'asseyant par terre.

Mec ! Enfin ! Purée tu pourrais répondre quand on t'appelle !

Liam ? ais-je murmuré en me massant les tempes.

Tu étais où ce midi ? Vanessa était paniquée elle ne t'as pas vu à la fac non plus !

Quelle heure est-il ?

Presque 17h. T'es où ?

Chez moi. Merde je crois que j'ai dormi toute la journée.

Je l'ai entendu soupirer de soulagement et parler à des gens loin du micro.

Sérieux ! T'es malade ?

Je pense, j'ai dû choper un truc. Désolé.

Bon, remets toi, et la prochaine fois tu préviens !

Oui, pardon.

Je préviens les autres, rassure Angélique toi !

Okok... merci.

Il a raccroché. Ma tête me tournait, et je crevais de faim. Alors j'ai mangé deux boîtes de restes en voyant qu'ils m'avaient tous envoyé une farandole de messages et qu'ils m'avaient tous appelés. J'avais un appel de l'hôpital aussi. Et ce message de ma mère qui m'a brusquement ramené à la réalité.

J'ai mangé, puis pleuré un grand coup.

Moi : Désolée Angel, je me suis endormie et j'ai fait le tour du cadran.

Angélique : On a eu peur.

Moi : Pardon.

Angélique : C'est à cause d'hier soir ?

Moi : Je ne sais pas. En tous cas tout va bien, rassures toi.

J'ai pris une douche froide. J'ai répondu à tout le monde. J'ai tenté de répondre à ma mère. Mais j'ai renoncé. A la place, j'ai rappelé l'hôpital. Ça ne répondait pas. Alors... j'ai contemplé la chambre que je garde pour maman depuis deux ans. Il y a ses affaires, dans ses boîtes de déménagement en carton.

Quand je parlais de carambolage dramatique dans ma vie à la page d'avant je parlais de quelque chose de concret. Qui la concerne directement.

Marie : j'ai appris que ça allait pas, qu'est ce qui se passe ?

Marie : merde. Je ne devais plus poser de questions.

Marie : Juste tout le monde m'a demandé si je t'avais vu...

Marie : Ça va ?

J'ai souri.

Moi : Oui, j'ai juste tapé un coma.

J'ai voulu répondre à ma mère, j'ai renoncé.

Alors j'ai rangé ma chambre, rattrapé mes cours du lundi. J'ai fait intégralement le ménage, repassé toutes mes affaires.

Puis j'ai voulu répondre à ma mère, mais j'ai renoncé.

***

Mardi, je suis allé en cours, Vanessa m'a salué de loin. Elle avait encore un coquard caché sous un paquet de maquillage. Je n'ai rien dit, elle m'a fait signe de ne rien dire. Alors je n'ai rien dit.

Papillon de nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant