Page 27 : Fiancé à mes regrets

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Le 21, j'ai accompagné Elliott chez le psy, avec ma petite boîte de sushi, et mon bouquin. C'était assez relaxant en réalité. J'étais dans la salle d'attente et j'attendais en lisant, alléché par l'odeur de la bouffe. Ça a duré une heure, il est entré tout tremblant et tout crispé, et il est sorti tout mou, en larme et tout fatigué.

Il n'a pas voulu parler de la séance, on a mangé dans un parc en parlant de tout autre chose, ni de moi ni de lui. Juste de trucs sans rapports, et on a bien débattu et bien rigolé.

Et vers 14h, il a déclaré :

- Je vais chez Kelya après.

- Ok.

- Tu avais raison.

J'ai levé le nez vers son regard fuyant.

- C'est moi qui dramatise. C'est... bien le psy.

- Bien ?

- Je ne sais pas... je me sens léger. Et puis... j'ai vraiment le sentiment d'avoir...

- Accompli quelque chose. Ais-je deviné en finissant ma gourde. Ouais, je me doute, c'est ce que les filles disent en général.

- C'est très bizarre. J'ai l'impression d'avancer. Mais vraiment. De voir clair.

- Tant mieux, c'est le but.

- J'avais toujours été persuadé que c'était pour les faibles le psy.

- Alors que c'est plutôt l'inverse. fis-je.

- Ouais.

- Tu vas y retourner ?

- Oui, avec Kelya.

- Non, je veux dire, après ?

- Je ne sais pas trop.

On s'est séparés sur ce "oui" admis à demi-mots. Il m'a remercié, et j'avais le sentiment que notre amitié n'en était que plus forte encore. Alors j'étais content. Ce dimanche avait été une rare journée de calme dans mon quotidien dégringolant.

C'était une pause bienvenue.

***

Lundi soir aussi a été relativement calme.

J'avais une mission. Mais il n'y avait pas de garde avec nous, et ce n'était qu'Enyo et moi.

Alors on a trouvé le bâtiment, et on s'est introduits dans les archives, pour se mettre à fouiller laborieusement dans les centaines de casiers pour le document recherché.

Je ne sais pas quel âge a cet homme exactement. Si ça se trouve il pourrait être mon père. Tout ce que je sais c'est qu'il est marié et a des enfants.

Une bonne heure après notre arrivée, il a lancé sans crier gare :

- Tu vas mieux depuis la dernière fois ?

Oui, je n'étais pas si mal en point.

Non, par rapport à ton combat avec Vulcain.

Ah...Non, ça prend du temps.

Ouais... je veux bien te croire. Cet imbécile t'as bien mit dans la merde.

Je n'ai rien répondu.

- Apparemment le Supérieur était hors de lui.

Je me doute.

Personne n'a de nouvelles de Vulcain depuis.

Je me doute aussi. Il ne devait pas lui rester beaucoup de cartouches.

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