Quatre jours jours depuis la ( meilleure ) nuit la plus idiote que j'ai jamais passé. Pourtant je braque des banques une nuit sur cinq.
Je me suis réveillé à minuit, j'ai allumé une bougie sur ma commode sous mon miroir. J'ai fumé une cigarette en regardant la rue depuis mon balcon – je n'aime pas avoir l'odeur de la clope chez moi. Toujours aucune nouvelle de ma mère. Ensuite, je suis retourné me coucher, incapable d'arrêter de ressasser infiniement la soirée de mercredi. Il faut bien reconnaître que si il y avait bien eu quelque chose auquel je ne me serais pas attendu, c'était ça.
Enfin... rétrospectivement c'est encore plus fou que ça ne l'étais sur le moment.
Elle est complètement inconsciente, et je suis encore pire.
Bref, j'ai dormi ensuite.
Le matin, je n'avais aucune nouvelle de ma mère.
Mais j'en avais des autres, qui tâchaient avec application de faire oublier à Vanessa sa maladresse. Maladresse est mon nouveau nom de code. Elliott s'est appelé Myrtille à un moment, et Hugo a longtemps été Crême brûlée. C'est mon tour, victoire ! : Nox est maladresse.
Je vous passe les détails. En gros, dès neuf heures j'étais à Châtelet, devant la boutique Lego à attendre les autres, parce que le shopping est supposé détourner Vanessa de ses pulsions. Allez comprendre...
Enfin, Liam et Elliott sont arrivés, j'ai fait mine que tout allait bien, même si ça risquait d'aller de pire en pire. On est allé traîner dans la boutique, parce qu'il n'y a rien de mieux pour redevenir un enfant que de baver sur les sculptures monumentales en Lego de la vitrine.
- Ça fait un peu mal cette histoire de Vanessa. hasarda Liam, le teint pâlit par l'angoisse.
J'ai souri, il est mignon.
- C'est bizarre. Je ne la pensais pas comme ça.
- J'ai l'impression que tout ce qu'elle fait est fait pour me rappeler qu'elle ne veut pas de moi.
- Je pense que t'es loin du compte.
- Ouais, ouais. Après... qu'elle préfère un tel enfoiré à moi, c'est pas agréable.
Aïe.
- Je ne pense pas que ce soit une question de préférence.
- Mouais. Il doit en avoir une grosse quand même.
Je me suis pincé les lèvres, pour ne pas rire. Ca aurait fait un ricanement nerveux complètement incompréhensible. Mais au risque de me redire... ironie. IRONIE. IRONIE.
- Tu sais... fit-il en prenant une boite sur l'étalage pour s'occuper les mains. Si tu aimes bien Vanessa ça ne me dérange pas hein.
- Je ne compte rien en faire. fis-je simplement en reposant la mienne.
Il n'a rien répondu, comprenant ce qui se jouait. Et il fallait alléger l'ambiance, alors quand j'ai vu Elliott regarder le prix d'un bouquet de fleurs à construire en Lego, j'ai souri et je l'ai désigné de la tête. Mais il a frissonné et reposé la boite quand on a entendu Kelya crier :
- Les gars !!
Et c'était parti.
On est allé dans les Halles un dimanche, bravant la foule et jouant du coude. Aaaah... Il faut l'aimer Vanessa hein ? On a passé plus d'une heure à la Fnac, Elliott se joignant à Kelya pour faire l'idiot et distraire Vanessa.
Ils la sous-estiment, elle n'a pas besoin de tout ça. Elle est fatiguée, et encore souvent pensive, mais elle s'en remettra. Et alors on a fait quasiment TOUTES les boutiques. C'était lonnnng. Elles s'arrêtaient dans chaque boutique aux étalages de bijoux qui vendent tous les mêmes, et ont voulu essayer je ne sais pas combien de fringues. Vanessa est modérée à ce sujet. La seule boutique dans laquelle on l'a perdue, ça a été Emmaüs Center.
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Papillon de nuit
General FictionJe l'aie longtemps aimée, Séléné. Longtemps. C'est elle qui m'a découvert, qui m'a montré ce monde, qui m'a tendu ce pacte du diable. C'est elle qui m'a en même temps sauvé de ma misère. Enfin... disons qu'elle m'a permis de troquer une misère matér...