Poésie 3 : Le front contre les étoiles

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Ce sentiment d'être infidèle n'a fait que grandir pendant les jours qui ont suivi. Surtout quand il a fallu raconter devant tout le monde, et devant Vanessa ce qui s'était passé. Liam avait l'air de m'en vouloir et de m'aduler en même temps. Marie se servait de cette histoire pour faire ma pub sans la moindre subtilité, et pour embêter Liam au passage. Vanessa n'en avait rien à foutre, c'était évident. Elle riait, ça l'amusait de me voir aussi mal à l'aise et c'était doublement ironique que si je décidais de foutre de l'ombre sur ma figure pendant une seconde, elle comprendrait ce qui s'est vraiment passé. Ça ne me demanderai qu'un soupir.

Et la culpabilité grandissante allait son chemin. Alors que Liam, Elliott et Hugo me répétaient EN BOUCLE que je n'avais PAS trompé Vanessa, mais ils ne comprenaient pas mon point de vue. Surement que c'est moi qui ressens les choses trop fort et inutilement.

J'en ai parlé à ma mère, qui ne fut hélas pas de très bon conseil.

Je lui ai un peu tout raconté, y compris d'où vient Aurore. Mais je commence à me lasser d'entendre les infirmières s'appitoyer sur le pauvre, pauvre fils qui est en train de perdre sa mère quand elles passent devant la chambre. Ça devient pesant de venir.

Mais je ne vais pas arrêter pour autant.

Je lui ai parlé de mon chat. J'essaierai de l'amener un jour.

Enfin, ce furent trois jours où ma malhonnêteté m'a rongé les sangs. Et le dix neuf, après notre dîner entre amis, après avoir vu Vanessa toute belle comme une reine, après avoir payé la part de Marie à la place de Liam puisqu'ils ne sont plus ensemble, après l'avoir obsessionnellement regardé rire toute la soirée, quand je suis rentré chez moi, j'ai fait une crise.

Ça faisait longtemps, tiens.

Mais le Fantôme avait tort.

Même quand je suis malhônneête mes yeux brillent de blanc. Ce blanc ne s'aténue pas, ne change pas de couleur. Il n'y a pas de spectre de lumière, il ni de rapport à avec une quelconque vertu. Il suffit de me voir...

Mais j'avais eu le temps de perdre l'habitude des crises, alors celle-ci m'a secoué. Tellement que j'ai fini par céder, et j'ai traversé la ville en rasant les murs, jusqu'à atterrir sur le garde-fou de sa fenêtre.

Il faisait bien nuit, même si c'est presque l'été. La lumière était allumée, et elle se démaquillait, assise à son bureau, toujours avec sa belle robe bleu nuit.

J'ai soufflé, et j'ai toqué doucement à la vitre. Elle m'a fait signe d'entrer, à peine perturbée par la situation. Alors je me suis glissé à l'intérieur en silence, et j'ai tiré le rideau derrière moi pour ne pas avoir à me cacher dans un coin de la pièce.

- Tu n'avais pas dit "pas trop souvent" ? railla-t-elle.

J'ai haussé les épaules.

- Toujours aussi loquace. s'esclaffa-t-elle.

Tu es de bonne humeur. fis-je en m'asseyant en tailleur sur le tapis.

- Je rentre à peine d'une sortie. Attend que la fatigue ne frappe pour réclamer des insultes.

Tsss.

J'ai souri quand même, c'est drôle. Elle était concentrée sur son démaquillage, et je faisais des photos mentales – enfin... encore plus de photos mentales – d'elle dans sa jolie robe. Sa jolie robe bleue nuit en satin excessivement ajustée et fendue à droite.

Je ne vais pas – ne dois pas – m'étendre. Bref.

- Il s'est passé quelque chose ?

Tu n'en a vraiment... rien à faire de ce qui s'est passé dans le métro ?

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 23 ⏰

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