Pouvoirs BXB (Saison 1)

Chapitre douze

On est samedi. Et il est déjà onze heures du matin.

Normalement, je devrais être encore en train de faire la grasse matinée comme tous les weekends.

Mais pas aujourd'hui.

J'ai rendez-vous avec Ethan dans trente minutes à la grande place de la ville.

Après presqu'une heure à chercher quoi porter pour l'occasion, je décide d'opter pour un simple pantalon noir et une chemise bleue marine.

Après ça, je vais dans la salle de bain et coiffe mes cheveux en arrière avec un peu de gel.

Etant donné que ce rendez-vous est mon premier depuis maintenant une éternité, j'ai passé presque toute la nuit à regarder des conseils sur le sujet sur internet ; des conseils du style ;

Souriez constamment à votre partenaire, soyez galant...

Mon portable vibre dans ma poche alors que j'ouvre en grand les fenêtres de ma chambre pour y faire rentrer un peu d'air frais.

Je me surprends à sourire en voyant le nom d'Ethan affiché sur mon fond d'écran.

« Mais qu'est-ce qui me prend ? » Pensé-je en me laissant tomber sur mon lit.

Ethan : Salut, tu n'as pas oublié pour aujourd'hui, j'espère.

Je réponds à la seconde, puis file chercher mes baskets.

Moi : Non, j'arrive tous de suite. A tout à l'heure.

***

Je dévale les escaliers qui mènent au salon en courant presque pour ne pas être en retard.

- Tu vas quelques parts ? M'interroge ma mère assis sur le canapé.

Elle n'est pas seul ; nos voisines sont aussi présentes. Des plateaux de biscuits et de thés sont posés sur la table basse.

Avec tous ce qui m'est arrivé ces derniers jours, j'ai complètement oublié que c'est bientôt Mauvis's day.

C'est une journée commémorative dans laquelle ceux qui en ont les moyens - même quelque peu, aident activement les plus démunis à subvenir à leur besoin.

A cette occasion, la ville organise des évènements (sportif, loisir, culturelle etc...) à chaque coin et recoin dans le but de récolter assez pour construire soit des hôpitaux, des centres d'aides pour les sans-abris ou des banques alimentaires.

Cette année, c'est ma mère qui a été choisie par l'ensemble du voisinage pour organiser l'évènement dans notre quartier.

C'est un très grand honneur pour elle. Et elle n'a pas manqué de nous le faire savoir lorsqu'elle a reçu la lettre d'acceptation il y a deux jours.

Ma mère est très amis avec de nombreuse personnes dans le quartier, alors ce n'est pas étonnant de les voir souvent rassemblés dans le salon à discuter de tous et de rien ou de commérer sur tel ou tel voisins.

Je ne préfère pas vous dire les nombreux faits que j'ai appris, malgré moi, sur des voisins dont je n'aurais jamais soupçonné.

Je dis bonjour aux cinq femmes qui ne cessent de me complimenter sur mon apparence, de comment j'ai grandi... puis m'adresse à ma mère.

- Je vais traîner un peu avec un pote. Je ne sais pas quand est-ce que je vais rentrer...

- « Traîner avec un pote » nécessite-t-il que mon fils touches enfin à ses cheveux et s'asperges d'eau de Cologne ? Me demande-t-elle un sourire aux coins des lèvres.

Mes joues s'empourprent, ce qui déclenche des petits rires d'amusements des femmes autour d'elle.

- J'espère avoir l'occasion de rencontrer cette personne très prochainement.

Je déglutis en esquissant un sourire gêné.

C'est tout à fait ma mère ça ; me ridiculiser en public.

- Steven. M'interpelle madame Evans avant que je ne tourne les talons. Mon mari et moi partons dîner demain aux alentours de dix-huit heures, se pourrait-il que tu sois libre pour garder Lisa et les autres en notre absences ?

J'hoche la tête en signe d'acquiescement.

- Pas de problème madame, vous savez que j'adore Lisa, Thomas et Liam comme ma famille.

- Je n'en doute pas. Les autres baby-sitters que j'ai engagés ne sont pas aussi digne de confiance que le fils de ma meilleure amie. (Ma mère et elle se tiennent la main) Dans ce cas, à demain alors.

***

Le ciel est menaçant. Le tonnerre gronde au loin, il ne va pas tarder à pleuvoir des cordes.

Je m'empresse de courir vers la grande place. Ethan est déjà là, lorsque j'y arrive. Il est adossé à un lampadaire, les mains dans les poches de sa veste en cuir.

Il porte des lunettes noires. Là, au milieu des passants lambdas, il ressemble davantage à un mannequin sortis tous droit des magasines pour ado.

J'inspire profondément et marche vers lui.

- Salut. Dit-il lorsque j'arrive près de lui.

- Salut. Tu attends depuis longtemps ?

- Assez, oui. (Il retire ses lunettes) Mais ça en valait la peine.

Je me gratte la nuque, le cœur battant comme jamais.

- Tu n'es pas mal, non plus. Marmonné-je.

Il rougit.

- Bon, on y va. Souffle-t-il enfin. Marquez nous attend là-bas.

Il pointe du doigt la voiture noir garée près d'une station essence en face de nous.

- Où est-ce qu'on va ? Demandé-je lorsque mon interlocuteur glisse sa main dans la mienne.

- Tu n'as pas écouté ce que je t'ai dit hier ?

- Pas vraiment. Avoué-je en esquissant un demi-sourire pendant que nous traversons la route. J'étais trop occupé à...

Je m'interromps immédiatement, me voyant mal lui balancer que j'ai passé presque la totalité de notre discussion à contempler son visage au lieu de réellement écouter ce qu'il disait.

Pourquoi j'ai fait ça au juste ?

Qu'est-ce qu'il m'arrive, putain ?

Ce n'est tout de même pas ce que je crois ?

C'est pathétique...