Chapitre quarante-quatre

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On est dimanche après-midi.

Marco nous a invité, Parker et moi, à venir traîner avec lui dans son quartier.

Ce dernier est plutôt...spécial. Ce n'est pas du tout la partie de Mauvis où vous aimeriez habiter en tant normal.

Des sirènes de police se font entendre toutes les cinq minutes ; les maisons paraissent abandonnées tant les façades paraissent mal entretenues ; il y a des graffitis obscènes à presque tous les murs des maisons.

Ne parlons pas des routes qui semblent ne pas avoir été touchées depuis des siècles.

Pendant que nous arpentons une ruelle sous les nuages gris au-dessus de nous, je ne peux m'empêcher de tourner la tête à gauche et à droite afin de vérifier s'il n'y a pas un individu mal intentionné qui nous suivrait.

Au moment où nous passons devant une tonne de déchets entassés à côté des poubelles, je plisse le nez.

Parker fait de même.

- Les éboueurs ne passent pas dans cette zone ou quoi ? Demandé-je en m'éloignant le plus rapidement possible du tas.

Marco descend de son skate, le porte sur son bras, puis répond sur un ton détaché :

- Ça fait longtemps qu'ils ne viennent plus ici. Depuis que des mecs s'amusaient à crever les pneus des camions en douce.

Il rigole.

- T'étais parmi eux, n'est-ce pas ? Demande Parker.

- Bah ouais. C'était tellement drôle putain. Vous auriez dû voir leurs têtes chaque fois qu'ils voyaient les dégâts. Merde, j'aurais dû filmer.

- Ce n'était pas malin de votre part. Dis-je. Maintenant c'est tous les habitants qui payent les pots cassés.

Il remonte sur son skate et commence à rouler autour de nous en riant.

- Ici personne ne se plaint de quelque chose. Tous simplement parce que cette zone est à nous. Personne ne viendra faire sa loi chez nous.

- On ne parle pas vraiment de loi. Dis Parker. Seulement de propreté et d'entretiens. (Il balaie l'horizon du regard) On dirait le décor d'un film apocalyptique.

- La classe, pas vrai ?

- De figurer parmi les pires zones de Mauvis ? Pas du tout. Ironisé-je.

Mon interlocuteur ne semble pas du tout toucher par mes mots. Au contraire, il rayonne de bonheur.

Il exécute une figure incroyable sur son skate, puis répond :

- C'est plutôt une fierté. Au moins, personne ne viendra nous embêter ici. On n'aime pas trop les nouveaux par ici. Ecoutez, ça se voit que vous n'avez pas grandis ici, autrement vous auriez kiffé...Merde !

Son regard est soudain tourné vers un mec qui nous observe au loin sur la route.

Les yeux écarquillés et la peur dans les yeux, Marco recule de quelques pas.

- Il faut qu'on se tire ! Hurle-t-il au moment où l'inconnu se met à courir à toute vitesse vers nous.

Tous comme le brun, Parker et moi courrons de toute nos forces vers le côté opposé.

Les passants, les voitures qui klaxonnent, les enfants jouant sur les trottoirs et même la pluie qui commence à tomber...rien ne suffit à nous arrêter de courir.

- Par-là ! Nous indique Marco en pointant une vieille maison abandonnée du doigt.

On s'y rend sans attendre.

Pouvoirs BXB  (Saison 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant