Pouvoirs BXB (Saison 1)

Chapitre quinze

Il est six heures et quart du matin.

Je suis réveillé par la sonnerie de mon portable qui ne cesse de sonner sur ma table de nuit. Je tends difficilement mon bras vers celui-ci avec la ferme intention de d'éteindre l'objet.

Je change d'avis lorsque je vois affiché le nom d'Ethan sur l'écran.

Je décroche à une vitesse qui me surprends moi-même.

- Allô, Ethan ? Réponds-je d'une voix encore endormie.

- Hé Steven, ça te tente qu'on fasse la route ensemble jusqu'au lycée ?

Je repose ma tête sur mon oreiller.

- Non merci, ça va aller. J'irai à vélo comme d'habitude.

- Oh mince. C'est trop tard. Je suis déjà devant chez toi.

- Devant chez moi ?

Je me lève et me dirige directement vers la fenêtre. J'ouvre ce dernier en grand pour apercevoir la voiture noir garé en face de chez moi.

Ethan m'adresse un signe de la main, la tête levée vers moi. Je fais de même en souriant.

- J'arrive.

- Dépêche-toi, mon amour.

- Mon amour ?

- Je ne vois pas de quoi tu parles.

Je pouffe de rire avant de raccrocher et de poser mon portable sur mon lit.

C'est donc avec joie que je fonce vers la salle de bain pour aller prendre une douche.

***

Une fois ma toilette faites, j'enfile mon uniforme scolaire, me coiffe vite fait devant le miroir et je n'oublie pas de m'asperger de parfum avant de quitter ma chambre d'un pas vif.

- Bonjour. Marmonné-je à mes parents déjà sur le point de partir.

Mon père, son journal devant les yeux et ma mère, son portable à la main, sont tous les deux assis autour de leurs cafés.

- Tu ne prends pas de petit déjeuner ? Me demande ma mère.

- Non, je n'ai pas le temps.

- Mais il est encore tôt. Fait remarquer mon père en jetant un œil à sa montre au poignet.

- Je sais...mais je ne veux pas prendre le risque d'être en retard.

J'évite son regard pour pas qu'il se doute de quelque chose. Quelque fois, il suffit d'un seul regard sur mon visage pour qu'il devine que je lui mens.

- Prends au moins un jus de fruit. Dit ma mère.

Je m'empresse de prendre le verre qu'elle me tend parce que je sais que si je ne le fais pas, elle passera des heures à essayer de me convaincre.

- Tiens... je me demande ce que fais cette voiture devant chez nous. Marmonne-t-elle les yeux rivés vers la fenêtre.

- Comment ça ? Demande mon père déjà entrain de se lever pour aller voir. Les salopards ! Nous avons déjà payé toutes nos dettes, alors qu'est-ce qu'ils foutent là ! Je vais leur dire ma façon de penser.

Je me dépêche d'aller voir de qui il s'agit auprès d'eux, et m'empresse d'arrêter mon père avant qu'il ne tourne les talons vers la porte d'entrée.

- Ce n'est pas ce que vous croyez ! C'est un ami du lycée. Il m'a proposé qu'on fasse la route ensemble.

- Maintenant que tu le dis, c'est vrai que ce n'est pas la même voiture que celle de la banque. Remarque ma mère.

Elle lâche un soupire de soulagement en même temps que mon père qui se rassoit de nouveau.

Pendant trois ans, nous avons vécu une période un peu compliquée où mes parents coulaient sous les dettes.

Durant cette période, j'ai vu ma mère pleurer presque tous les soirs à chaudes larmes dans la cuisine. J'ai tenté de chercher du travail pour les aider à payer mais mon père a refusé.

Il ne voulait pas que je finisse par perdre le fil au collège.

- Un ami ? Répète mon père. Depuis quand tu as un ami ?

Ma mère le fusille du regard, puis se tourne à nouveau vers moi.

- Je suis contente que tu décide de t'ouvrir aux autres, Steven. (Elle se lève et vient me prendre dans ses bras) J'aimerai bien rencontrer les amis de mon fils, un de ces jours.

- Un jour peut-être. Dis-je.

***

Une fois dehors, je me dépêche de monter dans la bagnole d'Ethan. Ce dernier me saute dessus, même pas dix secondes après que j'ai refermé la portière.

On s'embrasse, timidement d'abord puis avec plus de ferveur - un long baiser, lent et plein de fièvre.

Je sens le rouge monter en moi d'un coup.

- Tu m'as manqué. Marmonne Ethan en posant sa tête sur mon épaule.

Je passe mon bras autour de ses épaules. Il se blottit davantage contre moi.

Aucun de nous deux ne dis un mot, pendant que le paysage du quartier défile derrière nous. Je me sens tellement bien en ce moment que je crains qu'on arrive déjà sur le lieu de destination.

Je ne peux m'empêcher de réprimer un sourire.

- J'allais oublier. Dit Ethan en se redressant pour fouiller dans son sac. C'est mon emploi du temps. J'en ai fait une photocopie pour que tu saches toujours où me trouver.

Il dépose à nouveau un baiser sur mes lèvres avant de me tendre le papier. J'ouvre grand les yeux.

- Pourquoi ton emploi du temps est plus chargé que le mien ? On est tous les deux en terminale. On n'a pas non plus un seul cours ni prof en commun.

Mon interlocuteur m'indique du doigt en souriant le badge rouge qu'il porte sur son uniforme.

- Tu oublie que je fais partie des élites d'Hamilton High ? En tant qu'Elite, notre programme scolaire est deux fois plus chargé que les autres. Il n'est pas rare que certains d'entre nous terminent les cours à huit heures du soir au lieu de quatre.

- Vous êtes formé pour quoi au juste ? Parce que je crois savoir que nous voulons tous aller à l'universités sans exception.

- Je n'ai pas envie de parler de ce sujet avec toi. Dit-il en déposant un baiser délicat sur ma joue. Fais moi voir ton emploi du temps.

Je sors le papier de mon sac, et le lui tend.

- On dirait l'emploi du temps d'un collégien. Tu as le temps de déjeuner tous les jours et en plus, tu disposes de beaucoup d'heures de pause. (Il se blottit à nouveau contre moi et j'enroule mon bras autour de ses épaules) Moi, j'ai à peine le temps de prendre une pause pour pisser.