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Isidore ne sait plus trop comment sa routine « des jours où il n'a rien à faire » s'est modelé. Coline est rentrée au bout de quelques jours. Ce mardi fait partie de ces journées incompréhensibles. Il n'est pas spécialement agressif, ni attiré par cet état. Mais il insère la violence dans beaucoup de temps morts de sa vie. Quand il en ressent l'envie, le blond suit la même routine depuis qu'il a... douze ans : jeux vidéo où il exulte de bonheur quand il gagne des parties, attaquant fictivement d'autres joueurs dans d'autres espace-temps... un film porno un peu trash qu'il a tellement banalisé qu'il n'est plus vraiment choqué... du rap, avec les punchlines agressives qui le font tripper. Parfois, quand il a vraiment de la motivation, il regarde un peu les infos, surtout sur les dernières news de guerre ou conflits du Moyen-Orient. Le soir, il mate des animés gores ou remplis d'action en plus de films qui font froid dans le dos. Isidore gobe la violence, l'agressivité, la brutalité et sa férocité. Il sait qu'il est assez résilient, que ça le terrorise très peu, alors que Coline aurait fait des cauchemars pendant des semaines. Ça le défoule, encore plus qu'un footing qu'il procrastine. Tout se résume à ce même rituel qu'Isi' trouve de plus en plus pourri, qui se répète en boucle depuis qu'il est adolescent. Parfois, Isidore en est satisfait, d'autres fois, il a envie de tout casser. Les pires journées, c'est quand il a des questions existentielles en tête, un tout petit peu de stress, mais ça arrive très rarement. La plupart du temps, c'est d'un calme détonant. Isidore est quelqu'un qui ne se prend pas tant la tête, qui se divertit, se satisfait de la surface des choses, de la profondeur des autres. Il aime la vie comme elle est, dans son intensité et sa platitude, avec son éternel optimisme. Il ne s'en plaint jamais. Sauf quand Isi' s'agace, que ça monte, qu'il ne contrôle pas bien ses pensées et ce qui se passe. Ces instants se multiplient depuis qu'il est entré en master – soit deux ans... Mais Isidore s'en inquiète qu'un peu, sans plus. Ce soir, l'idée que Coline parte vivre à des milliers de kilomètres de lui l'attriste. 

De ce ressenti, il ne sait pas trop quoi en faire. Du coup, les automatismes reviennent : il se roule puis fume un pèt'. Et tout devient plus tranquille, soudainement.

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nda: merci de continuer à lire l'histoire <3 ça vous plaît? :)

elo

AïeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant