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Isidore appelle Coline en appel vidéo par surprise. La blonde est emmitouflée dans son lit, un casque de musiques sur les oreilles. Il la trouve mignonne à souhait.

—   Je regardais une série, qu'est-ce qui se passe ?

Il est une heure du matin. Isidore vient de terminer son dernier petit projet. En lui révélant le mur, Coline est très surprise. Le blond a réalisé un petit mur de photos, pas de polaroïds, mais des images imprimées qu'il a collectée de tous ses disques durs et anciens portables. Son butin, une vingtaine de photos. Elles ne sont pas très belles ou de bonnes qualités mais toutes lui rappellent des bons souvenirs. Il a pensé à Coline tout le long de l'activité. Elle lui manque terriblement.

—   C'est quoi celles à droite ?

—   Mon shooting avec Anatole, je fais mon beau gosse torturé.

Coline rit alors qu'Isidore rapproche sa caméra des clichés. Anatole prend de belles photos, Isidore n'a pas été gêné de les imprimer.

—   T'as fait un carré comme moi ! Tu me copies ! s'esclaffe Coline en rigolant.

—   T'aurais voulu que je colle ça comment ?

Elle se tape le front avec la paume de la main, en signe de moquerie. Mais Isidore voit bien qu'elle est surexcitée. Coline conclut :

—   Je t'avais dit qu'il n'y aurait pas rien sur ton mur de photos.

Au creux de son buste, Isidore sent une boule de chaleur. C'est de la gratitude. La colère a totalement disparu ces jours-ci. Il reste des coups de stress et de la solitude, beaucoup d'ennui mais c'est tout à fait gérable. Ce mur de photos le revigore : il se sent plus en paix désormais de reconnaître l'importance de ses relations, tout en n'oubliant pas sa propre place dans ces liens vitaux.

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