mots de la fin

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Alors voilà, j'ai commencé à écrire Oups en première, à 17 ans au lycée, en me resouvenant d'une chute dans les escaliers. J'ai écrit Flûte, en repensant à un été en Bretagne. J'ai écrit Zut, il y a tout pile 5 ans, avec l'impression d'avoir enfin saisi mes personnages. J'ai écrit Mince, en sortant de prépa, avec l'impression de n'avoir jamais réussi à écrire cette histoire. J'ai fini Aïe en rentrant de cinq mois à Berlin, réconciliée avec l'écriture. De mes 17 à 23 ans, cette petite saga m'a accompagnée dans toutes mes aventures, mes grands doutes existentiels et mes plus beaux éclats de joie. 

J'ai toujours eu peur d'écrire l'histoire d'Isidore, parce que ça voulait dire que l'histoire se terminait vraiment, que je devais finalement dire au revoir pour de bon aux cinq personnages; qu'ils devaient grandir aussi. J'avais peur d'écrire un récit trop réaliste, trop ancré dans ce que je ressentais vraiment. J'étais presque pudique de parler de ces sujets, de ces longues promenades dans la nuit, à souffler de soulagement dans les rues toutes vides, en pensant à mon copain à distance. 

Pourtant, Isidore est peut-être le personnage qui me ressemble le moins, qui passe par la colère, les choses qu'il intériorise, l'improvisation et les addictions.... et pourtant, il y  a quelque chose de si vrai chez ce personnage fictionnel, qui en dit long sur moi.

À Coline, j'ai donné mes ambitions, mes manières d'être, mon appétit pour la vie, aux grandes histoires qui font battre les coeurs. 

À Angèle, j'ai donné mon romantisme, mon besoin d'attention, ma confiance extérieure et toutes les secondes chances. 

À Anatole, j'ai donné mes inspirations artistiques, la force de vivre et mes relents de culpabilité; la sortie de l'adolescence.

À Selim, j'ai donné mes vulnérabilités, mes peurs les plus humaines et profondes, mes faux espoirs et l'importance que peut prendre pour moi la famille. 

À Isidore... j'ai donné mon histoire d'amour, mon besoin de liens et de tranquillité, mon insouciance et le vertige du monde adulte. 


Tous les personnages sont différents, et je n'ai quasiment rien vécu de similaire à eux; et pourtant ils existent quelque part en moi. Je me demande s'ils existent quelque part en vous aussi. En quoi vous ressemblent-ils? (ou pas.) Vous ont-ils touché.e ? Je serais curieuse de le découvrir.


Merci de me lire après toutes ces années ! Vos petits votes, vues, commentaires me redonnent toujours du baume au coeur avec le temps. 

J'espère que cette histoire vous a plu, malgré ses défauts, ses blancs, ses plats. Que vous pourrez revenir rendre visite parfois à des chapitres, comme je le fais moi; pour se sentir moins seule, pour se sentir tranquille, pour aimer le cours de sa petite existence <3


Elodie



AïeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant