IX - partie 1

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Les guerriers sont tous rassemblés au point de ralliement. L'heure de se nourrir a sonné. Lorsque je les vois tous s'afférer pour préparer le gibier et les plantes cueillies, cela me rappelle mon arrivée au sein des rebelles. Je n'aurai jamais imaginé finir un jour de ce côté de la guerre, moi le démon, le bras armé de Havrish.

« Tout est prêt capitaine, il n'y a plus qu'à savourer, m'informe Ludvo.

– Je veux que tu places des hommes de ta sous-division à l'orée de notre campement, ces derniers monteront la garde puis se feront remplacer pour manger.

– Tout de suite Capitaine Démon ! »

Le chef de sous-division s'exécute. Je le vois donner des ordres à ses hommes de la sous-division des espions et quelques-uns se disperser.

« Pas de ragoût d'écureuil pour aujourd'hui malheureusement, me taquine Barry.

– Très marrant, dis-je sarcastique. Allons manger avant que tu nous fasses un malaise, vieillard. »

Nous nous joignons aux hommes et comme d'accoutumé, Lenzo et moi sommes les premiers à nous faire servir. Je n'aime pas cette pratique instaurée par Lenzo. Je ne tiens pas particulièrement à être la femelle Alpha d'une meute d'insectes. Je m'en accommode cependant, cela permet d'asseoir mon autorité sans faire du social.

Tout le monde finalement servi, chacun se réparti en petits groupes pour manger. Je me joins à l'un des groupes pour conserver les apparences du bon petit capitaine. Je les laisse parler, sans pour autant prendre part à leurs conversations. Mes oreilles ne sont pas sur leurs bavardages mais sur ce qui nous entoure. Vieux réflexe de survie.

Une fois que chacun a pu se sustenter, nous reprenons la route mais à pied cette fois. Nous laissons les chevaux à la rivière. Ces derniers ne sont pas au bout des surprises que je leur réserve.

Nous marchons une petite heure dans une forêt de pin lorsque nous arrivons dans le second passage piégé. Le chemin s'élargit en une magnifique allée comme pour dire « venez, je suis le chemin parfait » alors que bien au contraire, dans une telle allée nous sommes à découvert. Il vaut mieux choisir le chemin qui peut sembler parfois le moins accueillant à celui qui semble le plus facile. Question de survie.

D'un geste discret, je fais brûler les mécanismes de sécurité de mes pièges et des arcs commencent à tirer des flèches depuis la cime des arbres s'élevant au-dessus de l'allée. Comme prévu, certains hommes à l'avant pensent à s'enfuir en courant abandonnant les hommes à l'arrière. Mauvaise idée. L'un des hommes se prend les pieds dans le mécanisme de mon second piège. Un trou de trois mètres de profondeur sur un mètre de largeur s'ouvre sous leurs pieds. Ces hommes se retrouvent lamentablement coincés.

À l'arrière, les hommes sont sous le joue des arcs.

« À couvert dans la forêt ! s'écrie Mévy.

Pas trop tôt... Que le spectacle commence ! Les hommes, se jetant sans réfléchir dans la forêt, déclenchant une ribambelle de pièges. Plusieurs d'entre eux marchent sur des mécanismes retenant des pierres retenue en hauteur entre les arbres et se font assommer par celles-ci. D'autres ne regarde par où ils mettent les pieds et se retrouvent piégés dans des flaques de boues. Certains pensent être malins en grimpant aux arbres... Là encore grossière erreur. Je brûle les petits cocons présents dans les branchages des pins, libérant des centaines de petites chenilles processionnaires très urticantes.

Un autre groupe d'hommes pense fuir en rebroussant chemin. Je profite du chaos qui règne pour me transformer totalement derrière un arbre. En forme de tigre, je contourne la zone piégée et bloque le passage aux lâches. Je pousse alors un rugissement venant du fond de mes entrailles, hérissant mes poils pour paraître encore plus imposante et retrousse mes babines. Je suis en position d'attaque prête à charger. Pris de peur les hommes fond un nouveau demi-tour et se retrouvent de nouveau sous le joue des arcs. Ni une ni deux, j'actionne mes petits favoris, les lances pierres. En pleins dans le mille, les pierres de la taille de grêlons les assomment.

DémonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant