IV - partie 2

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Je sors du bâtiment en tournant le dos à la Ma'Ima et au mystérieux inconnu. Je décide que c'est le moment pour moi de prendre congé. J'ai besoin de prendre l'air et de faire le vide dans ma tête pour prendre ma décision. Le félin veut sa liberté.

Je cours alors à travers le village pour rejoindre la sortie. Le fait que je sois en partie transformée me procure une certaine habiletés à me déplacer. Je me retrouve à l'entrée du village en quelques minutes seulement. L'obstacle le plus difficile se trouve cependant devant moi. Les sentinelles qui gardent l'entrée de la ville dénonceront sûrement rapidement mon escapade. Je dois me dépêcher et prendre le plus d'avance possible. Je suis certes plus à l'aise qu'eux pour avancer dans cette forêt dense, mais il la connaisse beaucoup mieux que moi.

Je fonce alors totalement dans le tas. Je sprinte pour traverser l'entrée principale. Les sentinelles n'ont dû voir qu'une sorte de flamme rouge traverser la porte. La forêt est si épaisse autour du village que même moi j'éprouve des difficultés à passer au travers. Cet obstacle prévisible est renforcé par un long sifflet qui indique que les sentinelles ont compris que je venais de m'enfuir.

Je me concentre et dans une douleur déchirante, je laisse pousser mes griffes. Celles-ci sont si aiguisées que je taille en pièces chaque branchage qui se met au travers de mon passage. Pendant une bonne dizaine de minutes, j'évolue au travers de cette forêt opaque. Hélas, je ne suis pas aussi rapide que je l'aurai voulu. Grace à mes oreilles, je distingue déjà que des hommes se sont lancés à ma poursuite. Si je maintiens cette allure ils ne réussiront pas à me rattraper mais je ne prendrai pas non plus d'avance. De plus, mes traces sont trop repérables. Ce sera facile pour eux de me pister. Je dois à tout prix rejoindre la partie plus aérée de la forêt. Là je serai dans un terrain plus avantageux.

Ma course se poursuit quand mes oreilles captent une allure qui ne ressemble pas à celle d'un homme. Non, elle ressemble à celle d'un animal. La vitesse à laquelle cela se déplace est surprenante. Mais qu'est-ce que ça peut bien être ?

J'ai à peine le temps de remarquer le craquement de branches au-dessus de ma tête que je sens une masse de taille humaine se jeter sur moi. Sous le poids, je chute lourdement. Je n'ai pas le temps de me relever que le poids est déjà à nouveau là. Je reconnais l'homme de tout à l'heure. Ses poignets enserrent les miens et avec son poids, il me maintient plaquée au sol. Son visage est à quelques centimètres à peine du mien. Ses yeux bleus fixent les miens guettant le moindre signe de rébellion. Il va être servi. Je rassemble le pouvoir du Tigre au niveau de mes poignets pour les faire chauffer au maximum.

L'homme lâche un cri de douleur sur le coup de la surprise et retire ses mains de mes poignets. Il ne s'attendait certainement pas à ça. Je profite de son mouvement de recul pour me délivrer de son emprise. Cependant, ce n'est pas suffisant, il m'attrape d'une main habile à la cheville et me refait tomber au sol pour me bloquer dans la même position que quelques secondes plus tôt. À ma grande surprise alors que je tente de nouveau de le brûler, sa main paraît humide et froide. Il tend son autre main vers moi et sans que je ne comprenne ce qui m'arrive, je me retrouve couverte d'une eau glaciale qui commence à se cristalliser au niveau de mes mains et de mes pieds. Je me retrouve totalement bloquée.

Ça y est, il a réussi à m'énerver sérieusement et le félin quant à lui est très excité de rencontrer un adversaire à sa taille. L'ensemble de mon corps devient incandescent faisant ainsi fondre la formation de glace. Le jeune homme lui aussi durci ses pouvoirs et l'eau glacée empêche mon feu de prendre.

J'abandonne le recours aux pouvoirs. C'est donc au corps-à-corps que nous allons en découdre. Je suis désavantagée par mon gabarit, beaucoup plus frêle que le sien. Cependant, il ne faut pas sous-estimer la force du Tigre. Suite à son petit tour de passe-passe avec ses glaçons sur mes poignets et chevilles, il a relâché sa prise sur moi, j'en profite alors pour lui asséner un coup de tête bien placé qui le surprend, il ne relâche pas pour autant sa prise. Malgré tout, la pression diminue l'espace d'une fraction de seconde ce qui est suffisant pour que je libère un de mes bras et enchaîne avec un coup-de-poing au niveau de la tempe. Il me lâche totalement, sonné par le coup, et se masse la tempe.

DémonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant