XI - partie 1

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L'arrivée de l'armée de Taldora est imminente. Tout le village s'est préparé à leur arrivée. Un camp spécial a été aménagé pour les recevoir. Ces quelques mois ont également permis de continuer l'entraînement intensif des hommes de ce village. Les entrainements se sont spécialisés en fonction de chaque division.

Pour la sous-division des épéistes ainsi que celle regroupant les diverses armes de combat rapproché, je leur ai fait travailler le combat au corps-à-corps afin d'améliorer leur technique. La sous-division des archers a travaillé sa précision au tir sur une longue distance. La sous-division des espions et messagers quant à elle, a été mise en situation pour améliorer ses capacités d'intégration et de dissimulation. Enfin, la sous-division des soigneurs a reçu son enseignement directement par la Ma'Ima. Cette dernière a approfondi leurs connaissances du corps humain ainsi que de la médecine de terrain.

L'annonce de l'arrivée des troupes de Taldora guidées par leur Ma a eu l'effet d'un électrochoc. Les hommes ont réalisé l'imminence de la guerre. Ce qu'ils prenaient pour un amusement est soudain devenu la réalité. À partir de là, leurs progrès ont été remarquables.

« Démon ! m'interpelle Lubbia, me tirant de mes pensées. »

– Qu'est-ce qu'il y a, microbe ? réponds-je en pleine concentration pour équeuter des haricots verts.

– Lenzo a promis de créer un toboggan de glace après manger, tu glisseras avec moi ? Dis ouiiiiiii ! »

La petite n'a pas gardé de traumatisme de l'incident qui s'est produit. Elle reste fidèle à elle-même, c'est-à-dire, une vraie enquiquineuse professionnelle. Mon regard se porte sur Lenzo, affairé auprès du feu où grille doucement un poulet à la broche. Barry et la Ma'Ima sont assis près du feu et semblent en pleine discussion.

« Lenzo glissera avec toi, me contenté-je de dire intraitable.

– Oui mais Lenzo il est pas aussi marrant que toi... » répond-elle déçue.

Lenzo semble capter cette phrase puisqu'il se tourne vers nous et adresse un faux regard meurtri à la petite. Cette dernière court dans ses bras en riant pour s'empresser de se faire pardonner.

« Tu n'es pas aussi marrant que Démon, mais tu es quand même marrant, se rattrape la petite.

– Ouais... » dit Lenzo faussement vexé.

Lubbia porte sa tête à hauteur de l'oreille droit de Lenzo et lui glisse quelques mots que je n'arrive pas à entendre. Ces mots semblent faire rire Lenzo et tout deux m'adressent un sourire complice. Je ne sais pas ce qu'ils mijotent mais surement un coup bas...

« Lubbia, les haricots vers ne vont pas se préparer tout seul ! la rabroué-je.

– J'aime pas les haricots verts... » bougonne-t-elle tout bas en revenant vers moi.

Une fois que nous avons fini de préparer les légumes, Lubbia et moi les apportons auprès du feu... Ou du moins de ce qu'ils semblent appeler un feu. Les braises ont du mal à prendre et Lenzo semble concentré à faire en sorte qu'il ne s'éteigne pas. En un petit claquement de doigt discret, je fais partir une petite flamme au sein des bûches. Lenzo, qui pense que cela est grâce à lui, adresse un sourire victorieux à la Ma'Ima et à Barry.

« Je vous avais dit que j'y arriverais ! lance-t-il »

Mon regard croise alors celui de la Ma'Ima qui m'adresse un clin d'œil complice. Une fois que le feu a bien pris, nous portons la marmite de légume au cœur du feu et Lenzo fait tourner la broche du poulet. Une fois le déjeuner près, nous nous installons sur une table en bois pour manger. La Ma'Ima commence à raconter des anecdotes sur la jeunesse de Lenzo qui sourit.

DémonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant