VIII - partie 2

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Une fois que la nuit a pris place, je me décide à rentrer. Barry et Lubbia ont pris l'habitude de toujours m'attendre pour manger. À peine sur le pas de la porte, j'entends des petits pas se précipiter de l'autre côté. La porte s'ouvre subitement.

« Démoooooon ! » s'exclame la petite en me sautant dans les bras.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, ces effusions d'affection ne me surprennent plus. C'est une bataille que j'ai perdue. Je n'irai pas jusqu'à dire que je les apprécie, Lubbia reste un petit microbe, mais je les tolère disons.

Je pose rapidement la petite au sol et la pousse sur le côté afin de dégager le passage. Cela ne la vexe pas pour le moins du monde, au contraire, cela semble être le signal indiquant qu'elle peut commencer à raconter sa journée.

« J'ai joué aux pirates avec Eden et... »

Je n'écoute pas la moitié de sa tirade. Je me déchausse et me dirige directement vers la cuisine. Je me prépare une assiette et me mets à table.

« Encore une dure journée de labeur ma p'tite ? » me demande Barry en souriant.

Barry n'a finalement pas rejoint l'armée du village. La Ma'Ima a préféré tenir à l'écart les pères célibataires (comme Barry), les hommes trop âgés et les adolescents.

« Pour changer oui, réponds-je. Tu es prêt pour demain ? Lubbia est au courant ?

– Affirmatif, elle restera avec Cassandre, m'informe-t-il.

– Parfait. »

Lubbia, absorbée par sa tirade, ne semble pas se soucier de notre conversation. Elle nous rejoint à table et nous prenons notre repas tous les trois. Une fois fini, je monte me laver. En sortant de la salle bain, je me rends compte que ma brosse à cheveux à encore disparue. Je ne m'inquiète pas réellement, je connais le nom du coupable.

« Lubbia ! Ma BROSSE ! »

Une petite tête apparaît dans l'encadrement de la porte de ma chambre. Elle me sourit de toutes ses dents.

« J'ai réfléchi toute la journée, tu vas être trop belle ! » me dit-elle visiblement fière.

Je comprends qu'elle souhaite me peigner. Son nouveau jeu. Là encore, Lubbia a eu raison de ma patience, j'ai déclaré forfait. J'ai re-découvert ce qu'on appelle le harcèlement.

(...)

« Démon je peux te brosser les cheveux ? »

...

« Et maintenant ? »

...

« Tu as changé d'avis ? »

...

« Et maintenant ? »

...

« Toujours pas ? »

...

« Tu es sure ? »

...

« Tu sais, je suis plutôt douée ! »

...

« Allé, dis oui, juste une fooooois »

...

« S'il-te-plaît ? »

NOOOOOOOOOOOOOOOOOOON !!!!!!!!!!!! »

...

« Une toute petite coiffure de rien du tout ?

Je capitule.

(...)

DémonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant