IX - partie 3

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Je vois Lenzo au loin discuter avec des hommes, je décide de lui faire signe car j'ai besoin de lui pour la suite des évènements.

« Je t'écoute, me dit-il.

– Allons plus loin, je ne veux pas d'oreilles qui traînent. »

Nous longeons les bords de la rivière avant de nous asseoir sur des rochers.

« Pour l'exercice suivant, je vais avoir besoin de tes pouvoirs », commençai-je.

Lenzo se contente de hocher la tête.

« Je veux que tu utilises tes pouvoirs pour déchaîner une partie de la rivière. Le but de cet exercice est que chacun d'eux réussisse à traverser. Tu en es capable ? »

Les yeux couleur du ciel de Lenzo me fixent avec amusement.

« Bien sûr que j'en suis capable ! affirme-t-il en me donnant une petite tape sur le bras. Allons-y ! Le loup a hâte de commencer », continue-t-il gaiement.

Le tigre en moi est jaloux. Pourtant avec notre petite querelle d'hier, le tigre s'est déjà bien défoulé. Il veut simplement montrer au loup qu'il est meilleur. La soif du challenge, d'avoir un adversaire à sa taille ! Je souris.

« Ton loup, comment le décrirais-tu ? demandé-je en marchant vers le point de ralliement.

– C'est une question compliquée... réfléchit-il. Je dirai qu'il est fiable, protecteur. Et ton tigre ? me demande-t-il en retour.

– C'est un esprit libre, indomptable et puissant », affirmé-je.

Le tigre remue de satisfaction. Je ne me suis pas trompée pour le décrire.

Une fois au camp, nous expliquons en quoi le prochain exercice va consister.

« Traverser une rivière ? Trop facile ! » ricane l'un d'eux.

Et bien... C'est ce que l'on verra. Lenzo va se placer sur la rive en face. Soudain, ses yeux deviennent d'un bleu lumineux, irréel. Il balaie l'air d'un coup de main et le flot de la rivière comme à forcir. La rivière devient tumultueuse et le visage des guerriers se décompose.

« Nous allons réellement devoir traverser ça ? demandent-ils incrédule.

– Montrez de quoi vous êtes capables », réponds-je.

L'exercice allait se montrer difficile. Plusieurs de ces hommes ne savent pas nager. La peur se lit sur les traits de leurs visages.

« Rapprochez-vous ! ordonne Mévy. Nous allons traverser cette rivière tous ensemble, commence-t-il. Mais pour le moment, il faut faire fonctionner nos neurones.

– Quelqu'un a-t-il une idée ? » interroge Cirzo.

Un brouhaha de suggestions et de complaintes fait surface.

« TAISEZ-VOUS ! Nom de Dieu ! Que ceux qui ont une idée lève la main, nous vous accorderons la parole les uns après les autres, tranche Mévy.

– Nous pourrions construire un radeau ? » propose un des guerriers de la sous-division des épéistes.

Première bonne chose, ils ont compris qu'ils devaient agir ensemble. Mauvais point, si tout le monde a la parole, ils n'iront pas loin. Les leaders doivent prendre leur place.

Un petit silence passe avant qu'Edmée ne prenne la parole.

« Le courant est trop fort, il serait impossible de diriger un radeau dans des eaux si déchaînées... Quelqu'un a une autre idée ? interroge-t-il.

– J'ai peut-être une idée mais je ne sais pas si c'est réalisable... commence Cirzo. Nous pourrions faire une chaîne humaine ?

– Je pense voir où tu veux en venir... Mais nous serions emportés avant que le premier homme atteigne l'autre rive, remarque Edmé.

DémonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant