Après une nuit de sommeil réparateur, je suis réveillée à l'aube en sursaut. Il me faut quelques instants pour reprendre mes esprits et me rappeler que je suis chez Barry. Je vois une masse inconnue à côté de moi. En tirant sur les couvertures, je vois que Lubbia a finalement eu ce qu'elle voulait. Elle dort paisiblement à côté de moi. Je m'extirpe du lit en passant au-dessus d'elle et descends les escaliers d'où s'échappe une délicieuse odeur.
« Démon ! Déjà réveillée ? » m'interpelle Barry.
Mon regard en dit long. J'aurai mieux dormi si un invité surprise ne s'était pas glissé dans mon lit pendant la nuit, et si un certain quelqu'un avait enfermé son microbe dans sa chambre.
« On est pas du matin à ce que je vois », se moque Barry en me tirant une chaise.
Je prends place et me sert une assiette d'œufs brouillés.
« Tu as aperçu Lubbia ? me demande l'homme. Elle n'est pas dans sa chambre.
– Dans mont lit. »
Barry me lance un regard étonné. Pour la première fois depuis notre rencontre il prend un air sérieux.
« Cassandre, notre voisine, m'a confié que Lubbia ne veut plus dormir seule depuis son retour. Je m'en veux de l'avoir laissé alors que nous traversions un événement si tragique , me confie-t-il.
– Où je peux laver mes affaires ? » réponds-je immédiatement pour changer de sujet.
Il vient de perdre sa femme, sa fille vient de perdre sa mère et ce pauvre type ne trouve rien de mieux à faire que de venir à la rescousse de celle qui est la cause de leur malheur. L'irritation monte. Quel père minable, un de plus.
A mon irritation se mêle un sentiment étrange désagréable. Auparavant, j'ai toujours tué de sang-froid, je n'ai jamais eu à connaître les personnes que je devais tuer ou leurs proches. Aujourd'hui, je me trouve face aux conséquences de mes crimes.
« Nous disposons d'un lavoir, je te montrerai » me répond Barry.
– Quand dois-je rencontrer la ''Ma'Ima'' ? continué-je.
– Elle t'attend en fin de matinée. En attendant, je vais te faire visiter le village. Je vais réveiller Lubbia, tu n'as qu'à t'habiller. »
Je hoche la tête à sa proposition. Cela me permettra de trouver une carte ou à défaut d'essayer de récolter des informations sur les villes avoisinantes, pour ma très imminente fuite. Je suis alors Barry dans les escaliers. Il réveille doucement Lubbia et m'indique l'armoire.
« Les affaires de ma femme sont dans ce placard, elles devraient t'aller, choisi ce qui te plaît. »
Mon sentiment de malaise refait surface. Je vais porter les vêtements de sa femme défunte. Je balais cette pensée de mon esprit. Des vêtements sont des vêtements. J'ouvre alors les portes de ladite armoire. Il n'y a que des robes, amples et aux motifs fleuris, colorés. Je ne peux pas porter une robe. Hors de question. Je prends des sous-vêtements, me dirige vers la chambre que je suppose être celle de Barry et me tourne vers la première armoire que je vois. Celle-ci contient encore des robes, mais aussi des habits masculins. Je pioche le premier pantalon que je trouve et un pull assez léger, puis je file dans la salle de bain.
Lorsque je ressors, lavée et peignée, je ressemble plus ou moins à un sac à patates. Mon mètre soixante-dix n'est pas suffisant pour que je remplisse totalement les vêtements du rebelle. Je suis obligée de retrousser le bas du pantalon, les manches de mon pull et je dois constamment tenir le pantalon avec ma main pour éviter de finir les fesses à l'air. Barry me tend une ceinture.

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Démon
Paranormal"Démon, voilà mon nom. Mon identité, ma nature. J'ai été élevée pour tuer, conditionnée pour le meurtre et la guerre. Survivre, tuer avant d'être tuée, telle est ma devise. Partout où je passe les yeux se baissent, les poils se hérissent, les jambes...