𝐋𝐈𝐀𝐑 𝐓𝟏 { en réécriture }

𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟓 | 𝐄𝐥𝐢𝐣𝐚𝐡

Le regard braqué sur la bâtisse principalement constituée de baies vitrées, engloutie par la forêt dense, j'observe depuis l'intérieur de ma voiture ma cible en train de baiser son épouse contre la vitre de sa chambre. Ma bouche se tord en une moue dégoutée pendant que je plisse les yeux, je suis à deux doigts de dégueuler sur le siège.

Putain, mais installez des rideaux.

Dans l'ombre, j'attends le signal pour agir et mettre fin à cette putain de scène de torture. Ce qui me fait chier, c'est que je ne peux pas détourner les yeux de l'homme qui martèle sa femme contre sa fenêtre au risque de le perdre de vue. Le plan tomberait à l'eau et franchement, ce n'est certainement pas ce dont je nécessite. Chaque pièce allumée de la demeure laisse apercevoir ce qui se passe à l'intérieur, ce qui contraste avec la pénombre des bois qui l'environne.

Un grésillement dans mon oreille m'indique que mes instructions sont sur le point d'arriver. Je fais rouler mes épaules en tordant mon cou de gauche à droite, la tension mélangée à l'excitation me crispe de toutes parts.

— Il y a trois hommes postés dans la zone principale. Deux de plus se trouvent à l'arrière et trois autres entourent l'extérieur du domaine.

Je me délecte de la sensation de mes muscles qui se détendent. L'agitation me forçant à craquer mes doigts un par un tandis que l'appréhension me noue les nerfs. Ils ne seront pas très difficiles à abattre, cependant, je dois me montrer rapide et efficace.

Règle numéro 1 : Ne jamais sous-estimer ses adversaires.

L'excitation me tranche presque la langue, cette dernière humecte doucement ma lèvre inférieure que je mordille ensuite. J'ai créé toute cette organisation dans le seul but d'atteindre Emile, puis de faire chuter son empire et tous ceux qui l'alimentent. J'ai commencé en me renseignant sur ses trafics ainsi que ses business et ses partenaires éparpillés un peu partout dans le monde entier. Aujourd'hui, je mets chacun de mes plans à exécution.

Avant, je ne me rendais pas bien compte de l'ampleur que prenait son réseau et ce que cela impliquait. Mais à ce jour, j'en ai bien plus conscience que n'importe qui.

Autrefois, j'étais un hackeur qui découvrait les vérités corrompues de la mafia Amiratti. Au fur et à mesure que je m'infiltrais secrètement dans leur base de données, j'ai rapidement pris connaissance de leur vraie nature, de la dépravation de leur insouciance et du fait qu'aucune limite n'est infranchissable à leurs yeux. J'ai fini par me consacrer à abattre en personne chacun de ces fils de putes sans cesse couverts par le gouvernement.

Faire couler ce putain d'empire malsain constitué de bâtards est donc un objectif que je fixerai moi-même.

Mais avant de s'attaquer directement au pilier de la fourmilière, il faut buter toutes les fourmis ouvrières. Ainsi, la reine qui domine toute la colonie et maintient la stabilité s'affaiblit et devient vulnérable.

Alors j'ai créé mon organisation, regroupant hackeurs et combattants pour parvenir à mes fins. Sans que personne ne le remarque, je m'infiltre dans le réseau, abats chacun de ces criminels et me rapproche un peu plus de cet enfoiré d'Emile. Le chemin est long, mais l'arrivée sera putain de jouissive.

Et c'est pour ça que je suis là ce soir, dans un coin dissimulé, m'offrant un angle parfait sur ce salopard d'Ernesto. Un des nombreux pions qu'Emile s'amuse à déplacer sur son échiquier.

— Tu peux y aller, mec. Sois prudent, m'indique Noah.

Il est peut-être mon meilleur ami depuis le jardin d'enfance, je ne peux nier qu'il est doté de capacités hors normes et qu'il est de loin le meilleur hackeur de toute l'organisation. Il s'est énormément amélioré et son talent n'a fait que se développer, il a acquis un niveau de compétence technologique que personne ne peut imaginer. Memphis et lui sont les seuls à qui je confie ma vie.