La malédiction ne cessera donc jamais de s'abattre sur moi ? Certainement pas, et je commence à en avoir ma claque de me retrouver constamment dans des situations aussi improbables que celle-ci. Ses iris émeraudes me sondent intensément tandis que je perds l'usage de la parole, les pieds cloués au sol et le cerveau mit sur pause. Comme à chaque fois que je l'aperçois, mon putain de cœur bat aussi rapidement qu'un moteur de voiture de course.Plusieurs secondes s'écoulent dans lesquelles seules les gouttes de pluie qui embrassent la terre ainsi que la paroi en verre juste au-dessus de nos têtes brisent le silence, il reste stoïque face à mon expression décomposée. Parfois, j'aimerais tellement avoir cette capacité moi aussi, de cacher mes sentiments et mes réactions pour rester impassible face à toute situation. Mais malheureusement, je ne possède pas cette faculté qui me serait franchement utile. Et j'ai l'air ridicule. Car je suis la seule à réagir alors que lui, semble complètement détaché.
— Euh... parviens-je à prononcer au bout de je ne sais combien de temps, assurément des heures.
Il arque un sourcil en me jetant un dernier coup d'œil puis reporte son attention sur Lilia, la petite fille que j'ai trouvé seule au beau milieu du centre-ville alors qu'une mare humaine l'entourait, sa mère s'étant complètement volatilisée.
— Quel âge as-tu, petite ? lui demande-t-il en faisant abstraction de ses derniers mots.
— Quatre ans, lui répond-elle.
Il penche la tête sur le coté en l'analysant de haut en bas avant de sourire et de plonger son regard dans le mien :
— C'est d'accord. Je veux bien etre ton papa.
Elle sourit de toute ses dents et pousse des cris de joie avant de s'accrocher à la jambe d'Elijah, ce dernier se crispe légèrement puis se détend au bout de quelques secondes. Ses deux fossettes creusent ses joues lorsqu'il observe la blondinette qui le câline en riant, je ne peux m'empêcher de m'adoucir face à cette vision si mignonne et mémorable. Elle lui tend les bras, je ne manque pas le léger mouvement de recul qu'il a pendant une seconde, après quoi, il porte Lilia comme si elle pesait seulement deux grammes.
— Comment tu t'appelles ?
— Elijah.
— Elijah... pourquoi est-ce que tu ne te coiffes pas les cheveux ? demande-t-elle en lui touchant une mèche semblable au plumage d'un corbeau.
Il me jette un coup d'œil furtif pendant que je me redresse, puis reconcentre son attention sur Lilia :
— Je ne sais pas. Pourquoi, tu ne trouves pas ça joli ?
— Ah si ! Tu ressembles à quelqu'un que j'ai vu à la télé !
— Vraiment ? rétorque-t-il en souriant doucement, amusé par les paroles de la blondinette.
— Oui ! Il avait même des tatouages comme toi et des trous dans les joues !
Cette fois, il ricane doucement en détournant le regard vers l'horizon. Le peu de fois où je l'entends, cette sonorité a le don de faire vibrer mes membres et se répercute d'abord dans ma tête, dans mon cœur, puis dans mon bas-ventre. Son rire est rauque et tout ce qu'il y a de plus masculin, mais paradoxalement doux. Il est plutôt... aphrodisiaque.
Mauvais chemin, Rose !
Mauvais chemin !— Il est où ton papa à toi ?
Son sourire s'affaisse lentement, sa respiration ralentie et son expression redevient aussi froide qu'un bloc de glace. Il contracte la mâchoire un instant en admirant l'averse, puis souffle presque d'une façon inaudible :
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𝐋𝐈𝐀𝐑 𝐓𝟏 { en réécriture }
RomantikIl n'avait plus aucun espoir, elle était sa dernière chance... Au sein de la criminalité, où le repenti est un péché, il y a lui. Elijah Keurton. Le Californien redouté de tous. Celui qui fait de l'ombre aux trafics, celui qui élimine les anomalies...