4 ||P.4.2|| La Salle Antique

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Deuxiéme partie
1183 mots.
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Dans l'éclat tendre et rosé de l'aurore émergeante, je déambulais parmi les corridors, à présent baignés d'une lumière moins austère, tel un spectre s'extrayant des ténèbres s'amenuisant. Lorsque j'entrai dans mon antre, le vide laissé par Aurora ébranla mon âme, telle une note discordante dans la symphonie du matin. "Aurait-elle pu me rejoindre dans ma quête nocturne ?" Cette interrogation s'immisça sournoisement dans mes pensées, tandis que l'angoisse serrait doucement mon être.

- Où étais-tu donc passée ? s'enquit-elle avec une pointe d'irritation teintée d'autorité, les bras croisés, émergeant de la pénombre comme pour défier l'obscurité elle-même.

Avec grâce, je dévia son regard, simulant la recherche d'un quelconque artefact évanoui, mes bras s'entrelaçant avec finesse derrière moi. Aurora, quant à elle, d'une vigilance aiguisée, discerna la mélancolie dissimulée sous le voile de mes pleurs muets. La chambre, telle une étreinte protectrice, semblait m'envelopper dans son ombre bienveillante, alors que les premières lueurs hésitantes du jour effleuraient tendrement mon visage, dans une tentative délicate de sécher mes larmes et de réconforter mon âme.

- Attends... as-tu versé des larmes ? demanda-t-elle, sa voix se parant d'une douceur nouvelle, tandis qu'elle posait une main réconfortante sur mon épaule.

J'abaissa mon regard, réticente à croiser celui de mon amie, redoutant que mon âme ne soit mise à nu au-delà de mes larmes éphémères.

- Ce n'est qu'une ombre passagère ! m'exclamais-je avec une feinte véhémence, dissimulant ma tempête intérieure sous un voile d'indignation.

- Révèle-moi donc cette tourmente qui trouble ton esprit, afin que je puisse t'offrir mon soutien ! implora-t-elle, plongeant son regard dans le mien.

Après un moment de méditation, elle se remémora les confidences de Luke.

- Serait-ce lié... à cet accident tragique ? demanda-t-elle, la voix teintée d'une hésitation craintive, cherchant à percer le voile du mystère qui m'enveloppait.

Je relevai mon front avec dignité, une flamme de courroux s'éveillant en mon sein. "Comment se pourrait-il qu'elle soit instruite de cela ?" me demandais-je, tandis que l'indignation tonnait dans les recoins de ma conscience. "Luke... cela ne peut être que lui !" L'idée que ce traître de Jedi ait divulgué mon secret me poussa à contracter mes mains en un poing tumultueux.

- Comment oses-tu... ! Est-ce Luke qui t'a soufflé ces mots ? M'insurgeai-je, repoussant d'un geste brusque sa main, mes yeux étincelant d'un éclat trahissant ma tempête intérieure.

Aurora, bouleversée par cet éclat de colère inattendu, m'observa, une ombre de rage se dessinant sur mon visage, écho de quand, jadis j'avais serré son cœur lors de l'épisode tragique avec Michael. Les meubles, silencieux spectateurs de notre drame, semblaient frémir délicatement, comme animés par une force mystérieuse. Mes yeux reflétaient une tempête sombre, le reflet fidèle de mon âme en proie aux tourments.

- Mais enfin, que se passe-t-il ! s'enquit-elle, déconcertée par cette réaction impétueuse.

- Ce qui s'est déroulé ne concerne que moi ! M'écriais-je, avec une intensité brûlante, repoussant mon interlocutrice d'une poussée mesurée. Toi, qui n'as jamais connu les chaînes de la servitude, comment pourrais-tu saisir l'ampleur de mes tourments ? ajoutais-je, la voix chargée d'un mélange de reproche et de désespoir insondable.

Un pesant silence tomba dans l'enceinte, semblable à un voile de brume enveloppant un tableau automnal. Aurora, l'âme lacérée par l'âpreté de mes propos, me fixa d'un regard empreint d'une souffrance muette. Prenant conscience de l'impact de mes mots tranchants, je fus submergé par une houle de remords qui agita les eaux de mon esprit agité. Alors, je revis ma vision prophétique : "Il est de mon devoir impérieux de la sauvegarder des griffes de Luke !" L'idée même de son absence m'était aussi insupportable que la pensée de voir l'étoile du matin s'évanouir aux premières lueurs du jour.

- ...Pardonne moi ! M'criais-je, ma voix brisée par les larmes.

Accablée par une affliction insondable, je me laissai choir sur le tapis, mon essence se libérant en un torrent de pleurs, alors que mes paumes frôlaient avec désarroi les contours tremblants de mon être. "Je me méprise", murmurais-je, dans la quiétude de mon cœur éclaté, déchirée par les révélations qui me tourmentaient. La terreur de perdre celle qui représentait mon havre de paix - hormis ma génitrice, cela va de soi - m'envahissait, telle une ombre lugubre drapant mon cœur d'une étreinte glaciale.

Celle-ci s'agenouilla doucement auprès de moi, émue par le désarroi qui me secouait. L'inquiétude pour moi se lisait dans ses yeux.

- Confie-toi à moi, dévoile les secrets de ton cœur troublé, implora-t-elle d'une voix empreinte de tendresse maternelle, posant une main apaisante sur mon bras.

À sa douce caresse, je frissonna, puis me lova contre elle, mes sanglots se mêlant à l'air du matin. Aurora, saisissant l'instant de vulnérabilité, effleura de ses doigts mes mèches égarée, un geste tendre qui se voulait un baume pour l'âme. Dans ce refuge d'affection, mes pleurs - et mon déchirement - trouvèrent un écho, tandis que le jour naissant nous enveloppait d'une lumière bienveillante, promesse d'un apaisement à venir.

- J'ai... anéanti un individu, débutais-je, avec réticence. Je n'avais pas cette intention, mais une force... s'est emparée de mon être... je n'étais plus maîtresse de mes actes. Il... cherchait l'affrontement... et la peur m'a envahie... achevais-je, la voix tremblante.

Je me redressai, bravant son regard avec une sensibilité renouvelée. Dans ses prunelles, je discernai une préoccupation intense, une affliction tangible, leurs éclats humides mirant la solennité de l'instant.

- Suis-je donc une abomination ? l'interrogeais-je, ma voix étreinte par l'émotion.

Elle m'observa avec une profonde compassion, percevant la tristesse et les remords qui serraient mon cœur.

- Non, certainement pas, répliqua-t-elle avec douceur. Ce fut un acte de légitime défense ! Tu incarnes la bonté même !

La lumière de la lampe inonda soudain la chambre, baignant son visage d'une aura presque céleste. Emerveillée, je ne pus m'empêcher de penser qu'elle avait l'air d'un ange. Un sourire chaleureux se dessina sur ses lèvres, m'offrant un semblant de paix. Cependant, je ressentais que cette sérénité n'était qu'une illusion, une tromperie subtile orchestrée par l'entitée pour éviter d'éveiller les soupçons. La pièce elle-même semblait complice de cette supercherie, chaque rayon de lumière jouant son rôle dans cette mise en scène trompeuse.

- Je pressens que l'épopée qui se profile à l'horizon de ce jour ne sera pas banale ! s'exclama-t-elle avec affection. "Vite, revêtons-nous, il ne faut pas tarder !"

- Le Maître nous accorde-t-il vraiment la liberté de franchir les confins de cette planète ? m'émerveillais-je, ma voix empreinte d'étonnement.

Aurora laissa échapper un doux rire cristallin.

Nous nous redressâmes avec empressement, revêtant nos atours en un tourbillon de tissus. Avec une dextérité née de l'urgence, je dissimula les ombres de la nuit sous des touches de maquillage habilement appliquées. Revêtue de ma tenue de padawan, d'une blancheur éclatante qui se voulait l'écho de mon dévouement, je la contempla avec une mélancolie silencieuse. La tristesse dans mon regard semblait imprégner le tissu, chaque pli et chaque couture portant le poids de mon âme attristée, tandis que je me préparais à affronter les défis que le destin qui me réservais.

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The Chosen Of Chaos • The Forgotten Prophecy - TOME 1 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant