Clearest Sin

CHAPITRE 15

Une fois face à la porte, je suis encore un peu déboussolée. Banks et Josie se sont calmées, elles se dévisagent seulement. Je sens ma tête me faire mal, mon arcade est douloureuse. Madame Fray ouvre soudainement la porte, ses petites lunettes sur le bout du nez. Elle nous scrute à son tour, et finit par se décaler pour nous laisser entrer. Je me permets de regarder autour de moi le mobilier très classique qui nous entoure avant qu'elle nous incite à nous assoir. Je me retrouve entre Banks et Josie, la tension entre elles est palpable. La directrice s'assoit à son tour sur sa chaise, visiblement beaucoup plus confortable que les nôtres. Elle croise ses doigts en nous dévisageant encore une fois.

- Madame Bones m'a informé de votre altercation. J'espère que vous comprenez bien mesdemoiselles, dit-elle en désignant Banks et moi, que votre place au sein de cette université est mise en jeu.

Nous acquiesçons, coupable. Aucune de nous n'a envie de repartir à New-York, de remettre notre masque de petites filles bien parfaites.

- Quant à vous mademoiselle Parker, vous me décevez grandement, je ne vous pensais pas aussi violente et agressive envers vos nouvelles camarades.

Josie fait mine d'être peinée pour amadouer la directrice. Cette dernière finit par soupirer.

- Que s'est-il passé ?

- Cette garce a agressé mon amie, elle l'a poussé violemment dans le dos parce que Clarke parlait avec elle. Sachant que mon amie n'a plus rien à voir avec Clarke depuis plus d'un an maintenant ! déclare Banks.

- Elle ment, c'est elle qui a commencé, fait-elle en me désignant, elle n'a justement pas aimé le fait que je sois de nouveau avec Clarke.

Je reste immobile, je regarde dans le vide. Je suis comme perdue entre deux mondes, la réalité, l'instant présent et cette douleur qui me foudroie les neurones un à un. La directrice le remarque bien malgré elle, ses yeux me détaillent afin de connaitre l'origine de mon mutisme.

- Vous voyez bien qu'elle vous ment et qu'elle essaye de vous avoir à la bonne ! proclame Banks agacée du comportement de Josie.

Après de longues secondes de silence à me regarder, la directrice décide d'ouvrir la bouche.

- Et vous, mademoiselle, quelle est votre version de l'histoire ?

Je regarde précipitamment la principale et regarde autour de moi afin de chercher du réconfort, mais rien. Je me sens seule et mal ici. J'ai du mal à respirer, j'ai besoin de prendre l'air. Malgré tout, j'essaye d'ouvrir la bouche, cependant aucun son n'en sort. Banks saisit ma main pour me donner un peu de courage mais rien n'y fait, je ne me sens vraiment pas bien. Je sens comme un frisson passer sur ma colonne vertébrale, je suis mal. Je déglutis à de multiples reprises mais rien n'y fait encore une fois. Me voyant dans cet état, la principale décide de couper court à cette discussion.

- Pour cette fois, je laisse passer mesdemoiselles, mais ce sera la première et dernière fois. Mademoiselle Moreno, emmener votre amie à l'infirmerie et vous pouvez partir.

Nous acquiesçons, la remercions et partons en direction de l'infirmerie. Banks me tient par le bras afin d'éviter la chute de l'année. Une fois face à l'infirmerie, l'infirmière m'incite à entrer tandis que Banks s'assoit dans la salle d'attente. Elle m'ausculte, elle nettoie mes plaies, me donne des calmants pour les douleurs, mets des straps sur ma plaie ouverte qui selon elle ne nécessite aucun point de suture. Elle me donne avant de partir un sachet de sucre pour me redonner un peu d'énergie. Je la remercie et rejoins Banks qui me sourit.

- Vous n'avez besoin de rien mademoiselle ? demande l'infirmière en voyant le visage amoché de mon amie.

La brune secoue la tête avec un grand sourire et saisit à nouveau mon bras pour que nous allions retrouver Clarissa. En arpentant les couloirs, nous tombons face à Clarke qui semble déterminé. Lorsqu'il me voit aux côtés de Banks, il s'arrête net. Nous nous scrutons pendant quelques secondes avant que je ne décide de m'en aller sans lui dire un mot. Cette situation est sa faute, s'il avait su faire un choix au bon moment, ça ne serait jamais arrivé. Pour une fois, il prend la bonne décision et ne me suit pas comme un fou. Je n'aurais pas eu la force de m'enfuir de toute façon.

Une fois devant notre salle de cours, nous voyons la rouquine assise contre un mur à moitié en train de dormir. Nous la réveillons délicatement et après un bref récapitulatif de Banks, nous décidons de rentrer chez nous pour nous reposer.