Clearest Sin

CHAPITRE 13

Lunette de soleil sur le nez, je m'approche de l'entrée de l'université. J'ai passé un mauvais week-end. Je ne fais que revoir la scène, revoir Clarke à côté de Josie, leur proximité après tout ce qu'elle et son frère lui ont fait subir. Je suis dégoutée et blessée de cette situation. Je ne pensais pas revoir Clarke dans de telles circonstances. J'ai passé ces deux derniers jours à dormir et à rêver de cette scène. Ça me rend malade de le voir avec une autre, je pensais que lui et moi, c'était différent, mais je me suis certainement trompée, Clarke Rockefeller n'est pas différent avec moi. Il est le même que le jour de notre rencontre, un coureur, un charmeur qui ne réfléchit qu'avec ce qu'il a entre les jambes.

Comme si cette journée ne pouvait pas commencer bien, aux côtés de mes amies, mon regard tombe sur un couple. Un couple que je préfèrerais éviter, il l'embrasse à pleine bouche, il la touche et elle fait pareille. Je détourne le regard en m'arrêtant net. Si ça n'était pas encore clair pour moi, maintenant ça l'est. Clarke est bel et bien un enfoiré. Mais comme Clarissa me l'a dit hier, c'est pour lui que je suis revenue ici. C'est pour lui que j'ai des sentiments depuis des mois et des mois et c'est à lui que je pense la plupart du temps. Banks et Clary remarquent mon arrêt inattendu. Elles se tournent vers moi afin de me demander ce qui m'arrive, cependant mon regard tombe dans le sien. Clarke me fixe pendant qu'il embrasse Josie, ce jeu de mauvais goût qu'il a instauré depuis notre rencontre ne fait que me blesser davantage à présent.

Je secoue la tête d'un dégout amer et poignant dans sa direction et presque instamment, il repousse Josie pour s'approcher de moi, mais je fuis, je cours à l'intérieur de l'université de toute mon énergie afin de lui échapper, afin qu'il ne me voie pas m'effondrer une nouvelle fois. Clary a raison, cet enfoiré ne mérite pas ce que je ressens pour lui. Malgré toute l'énergie que j'y mets après de longues secondes, une se referme sur mon poignet et m'entraine sans que je le veuille dans une pièce. Une salle de classe vide. Je tente de repousser le brun, or rien n'y fait, il saisit mon autre poignet et me plaque contre le bureau du professeur de cette salle.

Nos regards se croisent, le sien brûle d'une émotion que j'ai rarement vue, tandis que le mien est trouble, bordé de multiples larmes qui menacent de couler. Il me surplombe, il est très proche de moi et au fond, ça me fait du bien. J'attends d'être près de lui depuis des mois, pourtant je n'aurais jamais imaginé ce contexte tordu.

- Écoute-moi, Nova, je t'en supplie.

Je secoue la tête, interdite. Je ne peux pas retomber dans ses filets aussi facilement, Clarke est un baratineur, il n'est qu'un menteur.

- Nova, je t'en prie, après tu pourras décider de ne plus me revoir mais écoute-moi, susurre-t-il d'une voix rauque qui me fait sursauter.

Nous sommes très proches, mon cœur bat la chamade. Je me sens si faible face à lui, vraiment très faible. Je ne sais pas combien de temps je pourrais lui résister, ça risque d'être dur. Son regard dérive pendant un instant sur le bas de mon visage, il humidifie ses lèvres mais revient à la réalité, il sait pertinemment que malgré tout, je le repousserais s'il tente une approche maintenant, même si ce serait à contrecœur.

- Je ne suis pas avec Josie.

- Alors pourquoi tu l'embrasses ? Pourquoi tu es si proche d'elle ? Et pourquoi tu reparles à Cole ?!, rétorque-je violemment.

- Nova, tu ne sais pas tout. Tes parents ne t'ont pas tout dit, déclare le brun en soupirant.

Il finit par lâcher mes poignets et se reculer en passant nerveusement ses mains dans ses cheveux. Je fronce les sourcils perplexes, qu'est-ce que mes parents ont à voir avec sa relation avec Josie ? Je ne comprends rien, il doit encore me mentir.

- Ne remets pas la faute sur mes parents, tu t'es jouée de moi comme avec les autres.

- Ne dis pas ça ! clame-t-il en frappant son poing contre un bureau d'élève.

- Si tu ressentais la même chose que moi, tu ne serais pas en train de te la jouer cool avec Josie et Cole après ce qu'ils t'ont fait.

- Quand vous êtes partis, on s'est tous séparés de notre côté, enfin moi, je me suis éloigné. Cole était là.

- Et Josie aussi, interviens-je.

Je sens que je l'agace, que je suis en train de jouer avec une corde sensible et que d'ici à quelques minutes, Clarke va céder et s'énerver.

- Tes parents ont menacé les miens de m'envoyer en taule pour avoir couché avec toi et avoir poussé ton frère à la consommation. Avec ça, j'y serais allé si je m'approchais encore de lui ou de toi Nova.

Je me retiens de m'effondrer. Venant de mes parents, ça ne m'étonne pas. Ils ont toujours été stricts et rigides en ce qui nous concerne, Ben et moi. Je ne dois rien montrer, rester de marbre comme si sa nouvelle ne m'affectait pas. Je comprends mieux pourquoi nous n'avons eu aucune nouvelle de lui. Mes parents l'ont tenu pour responsable de tous nos problèmes.

- Ça ne justifie en rien que tu sois avec Josie.

Au bord de la rupture, Clarke me saisit par les épaules en me secouant. Son regard est noir, il prend mal la vérité. Il est avec elle et c'est un fait que je ne peux changer. Clarke a choisi cette situation, il choisit de passer à autre chose.

- Je ne suis pas avec elle ! Arrête de jouer à ça Nova !

- Je ne joue à rien, Clarke ! Tu es un menteur, tu t'es foutu de moi !, réplique-je durement.

- Tu sais que j'aurais préféré que ce soit toi et pas elle.

- Mais tu l'as choisi.

- Parce que tu n'étais pas là !

- Mais je suis là maintenant !, rétorque-je encore plus fort.

Clarke me regarde encore de toute sa hauteur. Il ne dit plus rien et me regarde avec des yeux plus doux qu'il y a quelques secondes. Sa main se pose sur ma joue, ses yeux dérivent encore. Il caresse ma joue avec son pouce, son contact me fait l'effet d'un électrochoc. Subitement, la porte s'ouvre sur une professeure qui s'arrête net en nous voyant. Nous nous éloignons immédiatement.

- Monsieur Rockefeller, je vous rappelle que vous n'étudiez plus ici, alors, amusez-vous avec vos conquêtes ailleurs, râle-t-elle.

Je déglutis et en profite pour m'échapper de la salle afin de rejoindre ma salle.