Chapitre 1 : Everybody on the floor, let me show you how we do

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Le ciel était d'un bleu éclatant. Quelques nuages venaient parsemer cette étendue claire de tâches blanches aux contours aléatoires. Les branches de l'arbre à côté d'elle dansait au rythme lent et régulier d'un léger vent ; ses feuilles bruissant d'un doux son. La course du soleil se poursuivait et aveuglait quelque peu la tieffeline allongée au sol et réchauffait son corps tandis que le froid commençait à s'insinuer sur sa peau. Un cailloux venait la déranger, piquant d'une douleur sourde le bas de son dos.
Elle soupira.
Tout aurait pu être idéal. Une belle journée à se prélasser au soleil, du repos. Mais le destin semblait en vouloir autrement. Allongée dans un chemin de sable et de terre, ce fichu cailloux dans son dos mais surtout le corps d'un inconnu collé contre le sien et un poignard sur sa gorge.
Son cœur battait à tout rompre, la nausée lui montait et elle devait se retenir de toute ses force de ne pas laisser son estomac se vider.

– Je t'ai vu dans le nautiloïde, qu'est-ce que tu m'as fait ?
– J'ai rien fait ! Moi aussi je suis une victime ! Parvenait-elle tant bien que mal à articuler.

Son esprit s'est figé de douleur et d'un coup, elle était dans une rue, la nuit et pourtant elle voyait clairement. Elle ressentit un vide dans son poitrail, comme s'il n'y avait plus rien. La seule chose qu'elle ressentait était une faim qui lui tordait les tripes. Un sentiment de malaise la pris et le soleil revint. Et avec lui, la peur.

– C'était quoi ça ? Gémit l'inconnu.
– Je crois que nos esprit se sont connectés... les larves je pense.

Ray secoua la tête, chassant les visions qu'elle venait d'avoir. Avait-elle vu le passé de l'elfe qui se redressait, tentant tant bien que mal de paraître plus digne, époussetant ses vêtements.

– Dire que j'allais couvrir le sol de vos intestins... Mes excuses. Je me nomme Astarion.
– Excuses acceptées, je m'appelle Ray.
– Donc... Avez-vous découvert quoi que ce soit sur notre problème commun ?
– Si on ne fait rien, ils vont nous transformer en flagelleur mental.
– Ha ha ha ha ! Évidemment... on va se transformer en monstre...

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Elle soupira. Ils cheminèrent dans le silence. Aucun d'eux ne semblait décidé à faire la conversation et Ray aurait tout aussi bien pu être seule. Il ne faisait pas de bruit en marchant, respirant ou quoi que ce soit et cela déstabilisait la femme. Qui, sur cette terre, peut marcher dans un chemin de terre avec des graviers partout sans faire le moindre bruits ? Elle se retourna pour vérifier qu'il était toujours avec elle et il lui sourit.

– Attention ! Là !
– Si c'est encore un piège pour m'allonger par terre...

Il soupira et montra du doigt un cerveau avec des pattes. Dévoreur d'intellect. Dans le crash du vaisseau, elle avait perdu son premier compagnon dans cette aventure. Un petit cerveau amical. Il avait du mourir. Tandis que Nous l'avait qualifié d'amie, ceux-ci semblaient déterminés à les attaquer.
Le cerveau la repéra et commença sa course vers elle, agitant ses tentacules dans tous les sens. Ray ne savait trop que faire et d'instinct, fit briller la lumière sacrée dans sa main, indécise sur le comportement à adopter dans ce combat.
Astarion s'était déjà dissimulé dans les ombres, tendant son arc et visant. Un tir parfaitement maîtrisé et la flèche se planta en plein centre, figeant la victime dans une position où elle ne pouvait plus bouger. Ray prit le relai et acheva la pauvre chose dont le cri plaintif venait tordre le cœur de la tieffeline.
Ses mains tremblaient. Même s'il s'agissait d'un ennemi qui l'avait attaqué, c'était la première fois qu'elle prenait une vie. Son pouls s'accéléra davantage, serrant son cœur. Son souffle se brisa et se fit sifflant. Une flèche passa sous son nez et se planta dans le lobe préfrontal du deuxième dévoreur, le tuant sur le coup. Elle respirait fort. Comment, en l'espace de deux jours, avait-elle pu passer d'une vie d'apothicaire à... ça ?

Ma prièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant