Ma prière

Chapitre 34 : Elle n'aura qu'à ouvrir L'espace de ses bras

Note: Décidément, j'ai des titres si longs ! Complet ça donne:

Elle n'aura qu'à ouvrir L'espace de ses bras ; Pour tout reconstruire

Elle avait bu. Beaucoup. Vraiment beaucoup et Gayle dû la porter pour la ramener au camp tandis qu'elle riait ou pleurait, alternant les émotions, les fusionnant parfois. Depuis leur arrivée à la Porte, ils n'avaient rencontré que des ennuis. La pauvre femme était déjà usée par leur voyage mais la mort du père Logan et ses anciens clients avait fini de la briser et elle aurait besoin de temps pour se remettre.

- Je t'aime mon beau Gayyyyle, marmonna-t-elle contre lui en passant une griffe dans sa barbe avant de s'affaisser dans le sommeil.

Il soupira de tristesse, la tenant contre lui comme s'il s'agissait d'une porcelaine fragile qu'un simple courant d'air pouvait fissurer.

Yenna les vit arriver et se précipita pour préparer un repas que la jeune cléresse pourrait dévorer à son réveil. Il n'y avait personne d'autre, tous partis vaquer à leurs affaires.

Karlach voulait rester avec Ray mais elle choisit de garder ses distances sur les conseils du vampire qui s'était donné pour mission de garder au loin les curieux et les personnes intrusives. Et à ses yeux, la barbare n'était pas un modèle de calme.

Le campement était relativement silencieux bien qu'aux abords du village. Seuls les bâtiments encore debout et le lointain son des chariots trahissaient la présence humaine locale. Gratouille et l'ourson-hibou dormaient paisiblement près de la tente de Ray et Gayle feuilletait un livre à l'extérieur, assis sur un tronc couché, profitant d'un moment de répit bienvenu. À côté de lui, un arbre se dressait fièrement et son feuillage dansant au rythme du doux vent bruissait et offrait un ombrage agréable.

- Gayle ?

Le mage leva la tête en haussant un sourcil. Il était rare que le vampire l'appelle par son prénom.

- Oui ?

- Je pense que je dois révéler une petite chose qui pourrait avoir des conséquences pour plus tard.

- Hum. Quelle est cette « petite chose » ? Est-ce en rapport avec ta famille vampirique ? Devons-nous nous attendre à une attaque ou je ne sais quoi d'autre ?

Astarion s'adossa au tronc épais et regarda dans la direction de la tente où dormait son amie, les traits plissés dans une attitude inquiète. Il ignora les questions pour se concentrer sur le sujet qu'il voulait aborder.

- Il n'y a pas que ses anciens clients ici. Elle a eu à faire avec beaucoup de monde en ville. Des gens qu'elle a aidé, bien sûr. Mais son ancien... mentor, fit-il avec dédain, revenait souvent en ville avant qu'ils ne se séparent. Elle ne l'a pas revu depuis des années, mais...

- Mais tu supposes qu'avec la chance que nous avons, il sera là pile quand nous y sommes ? Allons, s'il n'est pas revenu depuis quoi... cinq ans ?

- Huit ans.

- C'est peu probable que nous le croisions pile en ce moment. Mais je garde cette information à l'esprit. À quoi devons-nous nous attendre selon toi ?

- Il l'a pratiquement laissée pour morte.

- Oh.

- Ouais.

Les deux hommes restèrent silencieux en fixant la toile. Astarion, les bras croisés sur le torse, montrait une discussion aimable et Gayle fut agréablement surpris de passer un bon moment avec lui.