Chapitre 17 : Et toi et moi

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Ils firent le tour du hall. Vendant les quelques affaires qu'ils n'utilisaient plus et remplissant leur sacs de vivres, de parchemins et de potions. Laezel tenait à vérifier par elle-même chaque arme qu'ils avaient prévu d'acheter, intransigeante sur la qualité tandis que Gayle s'occupait de finir d'empaqueter leurs affaires et aidait parfois la githianki avec son expertise magique.

Astarion et Ray restèrent donc seuls à déambuler parmi les groupes, en quête d'informations sur Ketheric, Z'rell ou n'importe qui ayant un minimum d'influence dans la tour ainsi que dans la région. Certains les regardaient avec respect et cela mettait Ray terriblement mal à l'aise, inconfortable quant à l'attitude à adopter. Le vampire évoluait avec aisance parmi ces gens, son masque en place, parfaitement entraîné à tromper ses interlocuteurs. Il avait par ailleurs réussit à extorquer à un vendeur les pièces infernales qu'il gardait avec lui, jouant à un jeu de séduction et menaces dissimulées qui avait fait ses preuves bien plus d'une fois au cours de ses deux cents années de non-vie.

Ils empruntèrent une porte latérale, passant devant un trio qui les suivi du regard. Ray enveloppa ses épaules de ses bras et leur jeta un coup d'œil inquiet. Astarion posa sa main dans le dos de la tieffeline et la ramena vers lui, protecteur et possessif, avant d'intimider les trois curieux en silence. Il ne se souvenait peut-être pas de la couleur de ses yeux et en était nostalgique mais parfois des yeux rouges menaçant avaient leur avantage.

Il quittèrent la pièce et le vampire prit soin de fermer la porte après eux, ne voulant pas laisser à quiconque l'idée qu'ils pouvaient les suivre et les surveiller.

– Vraies Âmes.

Ray se tourna vers la personne qui les appelait et trouva une drow aux cheveux blancs qui la regardait avec envie. Puis ses yeux tombèrent sur le vampire et la cléresse y décela l'excitation de l'inconnue.

– Oui ?

– Je me permets de me présenter. Araj Oblodra, alchimiste.

La tieffeline céda à la curiosité en conversant avec une comparse même si elle s'en méfiait et qu'un pressentiment la tiraillait.

– Vous êtes spécialisée dans quels types de potions ? Vous avez des composants que je peux acheter ?

– Je réalise mes recherches dans l'alchimie sanguine. Je peux, si vous êtes d'accord, vous fabriquer une potion à partir de votre sang. Il ne m'en faudrait qu'une fiole. Une goutte pour votre potion, le reste pour mes recherches.

Ray tendit la main sans même demander pourquoi elle voulait son sang pour ses recherches. Si elle pouvait aider une collègue, alors elle n'hésiterait pas et elle devait avouer qu'elle était un peu curieuse du résultat qu'elle obtiendrait.

Elle s'affaira sur sa paillasse, faisant bouillir une suspension contenant des plantes à l'odeur âcre pendant qu'elle pillait des morceaux d'os dans un mortier.

Astarion prit la main de la tieffeline pour y appuyer un tissu sur la blessure, les traits du visage tirés. Ray n'avait pas pensé à ce que pouvait ressentir le vampire en laissant couler son sang.

– Excuse-moi...

– Pourquoi tu t'excuses, chérie ? Parce que tu gaspilles ton sang ? C'est le tien, tu en fais bien ce que tu veux, lâcha-t-il d'un ton sec.

Elle voyait à quel point il était tendu au vue de la contraction de sa mâchoire. Au mouvement, elle vit qu'il grinçait des dents et d'un coup, elle regretta son geste inconsidéré.

– Voilà qui est fait. Maintenant... fit Araj en donnant une fiole remplie avec une intonation suggestive. Votre ami pâle, c'est un rejeton de vampire, n'est-ce pas ? Il est à vous ?

Ma prièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant