Chapitre 21 : We're going for a ride

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Gayle et Ray profitaient d'un temps pour eux. Il était rare de pouvoir rester seul longtemps. Avoir un moment d'intimité demandait souvent de partir loin du campement et ne durait généralement pas. La moindre minute devait donc être prise.

Ray avait peu dormi et commençait à s'assoupir, la tête posée sur l'épaule du mage tandis qu'il lui caressait les cheveux dans un geste doux et répétitif. Leur relation avait été parfois chaotique et elle ne voulait plus avoir de non-dit entre eux. Elle ne voulait plus de mensonges, plus de cachotteries.

Elle méritait mieux. Une question lui brûlait les lèvres depuis un moment. Pour elle, cette petite chose n'avait pas d'importance, mais peut-être que lui voyait les choses différemment. Ce moment de calme était peut-être le bon moment pour lui demander.

– Gayle ?

– Hum ?

– Tu m'avais dit que tu avais bientôt quarante ans, non ?

– Ah ! Si tu veux dire par là que je subis les ravages du temps, alors ne dit rien où je vais me vexer.

Elle gloussa contre lui et se redressa pour le regarder. Il avait des yeux tendres et un visage doux qu'elle pourrait embrasser des heures durant. Et pas que.

– Non, je n'oserais pas, tu me connais ! Ironisa-t-elle.

– Justement !

– Je me demandais juste... moi ça me dérange pas mais...

Elle ne trouvait pas les mots. Il avait l'âge d'être son père ! Forcément que cela devait le déranger ! Quand il s'agissait de lui, elle perdait toute confiance en elle et cela la contrariait.

– Non. Je sais à quoi tu penses et ma réponse est : non. Ça ne me dérange pas. Je ne t'aimerais pas moins parce que tu es plus jeune. Et ne vas pas dire que je suis trop vieux pour toi !

Il passa une main chaude et douce sur la joue de la tieffeline qui frissonna.

Soulagement.

Elle s'affaissa contre lui et ferma les yeux.

Pour une maigre poignée de minutes.

– Mademoiselle Ray ? Entendit-elle au loin.

Elle se redressa en jurant intérieurement et vis un jeune humain dans un uniforme rouge courir vers eux, essoufflé.

– Qu'y-a-t'il ? Demanda-t-elle en se levant difficilement, encore courbaturée sous le coup des événements de la veille et de sa nuit.

– On m'envoie vous annoncer le retour de vos compagnons !

L'homme n'eut pas besoin de répéter qu'elle avait déjà quitté son partenaire et filait comme une flèche sur les pavés à la rencontre de ses amis.

Elle vit Halsin de loin, immense et carré, il ne passait pas inaperçu et dépassait tout le monde d'une bonne tête. Il tenait par la main un jeune garçon un peu perdu. À ses côtés une Karlach exténuée leur fit un signe avant de partir vers leur campement. Il était rare qu'elle choisisse de s'isoler mais Ombrecoeur expliqua à Ray la fureur avec laquelle la grande tieffeline avait combattu et avait besoin de beaucoup de repos.

La jeune cléresse était soulagée d'apprendre que la malédiction avait été levée et que tout le monde était rentré sain et sauf. Elle voulait tout savoir et Ombrecoeur fut ravie de lui raconter leurs péripéties.

Lorsque Ray voulut la laisser se reposer, la demi-elfe l'en empêcha et lui demanda avec un regard entendu :

– Donc c'est bon ? Ça s'est enfin fait ?

Ma prièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant