Elle se retourna, toutes couleurs avaient désertées son visage et elle était aussi pâle que le vampire. Son cœur battait si vite qu'il lui faisait mal et menaçait de lâcher à tout moment.
– Elle est de retour et ne vient même pas nous dire bonjour les gars !
Elle ne répondit pas lorsque le trio d'hommes s'approcha. Grands, quelque peu gras, suant et chargé de boisson malgré l'heure matinale.
– On dit pas bonjour ? C'est assez malpoli, ça fait si longtemps !
L'individu en tête jaugea les trois accompagnants de Ray et souffla du nez.
– Tu ne nous présentes pas à tes nouveaux amis ? Oh ! Ou alors...
Il avait vu l'échange de pièces sur le comptoir et la direction que prenait le groupe. Ray savait qu'il allait rebondir sur l'information et être odieux.
– Tu continues donc tes activités et avec du beau monde je vois. On a changé de gamme ? On fait dans le luxe maintenant ? J'espère que tu prends un peu plus cher alors !
Il partit d'un rire guttural, suivit de ses compagnons.
Ray ne disait toujours rien.
– Qu'est-ce que tu sous-entends, sac à merde ? Lâcha Karlach.
– Oh ? Peut-être que je me suis trompé. Vous êtes ensemble ? Elle ne t'as rien dit ? Oh ma pauvre, il y a tromperie sur la marchandise.
Il s'approcha de Ray mais se retrouva face à un mage que la colère rendait particulièrement menaçant et l'homme se recula un peu.
– Si elle n'a rien dit, laisse-moi éclairer ta lanterne...
– Stan... menaça Ray.
– Ça fait bien cinq ans qu'on l'a perdu de vue ? Je ne compte plus les années ! Je m'en souviens pourtant comme si c'était hier... Elle ne prenait que deux pièces d'or pour sauter sur une bite !
Et l'homme tomba au sol dans un bruit sourd, la joue brûlée. Il cria de rage en se redressant, la main posée sur la blessure causée par Karlach. Il ne s'attendait pas à cela et sortit son épée de son fourreau avant de charger mais il fut rapidement mis au sol par la tieffeline tandis que Gayle immobilisait l'un des deux hommes restants et qu'Astarion menaçait le dernier de lui trancher la gorge.
Ce fut rapide et Ray était soulagée de ne pas être seule.
– Sale pute, ça y est, tu es un peu entourée et tu te la joues ? Mais tu seras toujours cette salope !
Elle prit son courage à deux mains. Elle n'était plus cette jeune fille hargneuse et prête à faire n'importe quoi pour ne serait-ce qu'un morceau de pain. Aujourd'hui, même avec une larve dans le crâne, elle était bien plus stable dans sa vie. Elle n'était plus seule.
Alors elle s'avança et s'accroupit devant l'homme.
– Stan... J'avais seulement treize ans ! Merci pour ton argent, mais je ne suis plus la Ray que tu as connu et que tu t'es tapée régulièrement. Mes amis vont vous laisser partir tous les trois et je ne veux plus vous revoir. Si je croise la route d'un seul d'entre vous, je doute même qu'Ilmater vous accueille à ses côtés.
Elle fit un signe de la main et les trois individus se relevèrent et quittèrent le bar, non sans s'exclamer et l'insulter.
– Pourquoi ne pas les avoir tués ? Soupira Astarion.
– Parce que je ne veux pas que vous vous salissiez les mains avec du sang de porc.
Elle s'écarta et regarda l'entrée de la taverne, ignorant les regards fixés sur elle, tremblant si fort et ne parvenant pas à contrôler son corps.
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Ma prière
Fiksi PenggemarRay pensait vivre toute sa vie dans son temple. Elle pensait que tout irait bien, que son quotidien se poursuivrait. Peut-être qu'elle aurait un jour une petite expérience étonnante mais rien qui ne bouleverserait trop sa routine. Et en l'espace d'u...
