Ma prière

Chapitre 40 : I want to live

– Frère, que devons-nous faire ? demanda Petras.

Bien qu'elle sache que les autres rejetons étaient tous perdus, pleins de questions et ayant peur de l'inconnu qui se profilait devant eux, elle ne parvenait pas à ressentir la moindre compassion pour Petras. Elle ne connaissait pas les autres et Dal était au moins raisonnable. Mais Petras... C'était physique. Alors quand il s'était approché d'eux, elle s'était interposée entre Astarion et son frère. Tout, dans cette demeure, la mettait à cran et elle ne se retenait que de justesse de proposer au frère agaçant d'aller rencontrer son créateur ou d'aller voir ce qu'il se passe dans les profondeur de la chapelle.

Elle respira calmement et laissa Astarion s'occuper de sa famille.

– Vous avez le choix. Rester ici et vivre dans l'ombre. Ou essayer de devenir plus que ce qu'il a fait de nous. Évidemment, vous pouvez faire d'autres choix, vous êtes libre à présent. Mais vous allez devoir assumer vos propres décisions.

– Et... pour eux ? demanda Dalyria.

Astarion soupira et ramassa le bâton de Cazador. Il le soupesa et le planta au sol, libérant une vague magique avant de le briser. Puis il regarda Ray avec fierté et elle hocha la tête.

– Il mérite une chance de vivre. Guidez-les dans les Tréfonds Obscures et protégez-les. Ils ne sauront pas se débrouiller seuls, à vous de les accompagner, expliqua-t-il.

– Mais... Et toi mon frère ? demanda-t-elle. Ne viens-tu pas avec nous ?

– Non. Ma place est ailleurs.

Il redressa la tête et leur fit signe de partir. Lorsqu'ils ne furent plus que tous les quatres, il s'autorisa à s'affaisser.

– Fangs ?

Il se redressa et regarda Karlach.

– On est fier de toi, tu sais ?

– Je suis formidable, évidemment que je le sais !

Et il prit la tête de leur groupe, laissant derrière lui le cadavre de son ancien maître. Il emmenait avec lui ses blessures, ses souvenirs, ses traumatismes mais aussi sa liberté et sa vie. Ray prit la main que Gayle lui tendait avec un sourire fatigué et suivit Karlach qui talonnait leur ami vampire.

Ils croisèrent les Gurs et Astarion, chargé du devoir accompli, les envoya dans les Tréfonds Obscurs à la recherche des enfants qu'il avait kidnappés pour le compte du seigneur vampire, s'attirant à la fois leur respect et leurs remerciements qu'il accepta difficilement.

– Nous devrions rentrer et boire, proposa Karlach.

– Avec plaisir, répondit Ray en baillant.

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Une partie de leur équipe n'était pas encore revenue des recherches dans les égouts mais les autres avaient rejoint le quatuor pour fêter la fin de Cazador.

Astarion était étonnamment silencieux et c'était Karlach qui fit le récit de leur combat. Elle était bruyante pour plusieurs et des têtes se tournaient vers eux, mais elle les ignoraient superbement.

Ray faisait tourner le liquide ambré et mousseux de sa chope d'un geste distrait, son esprit perdu dans ses pensées. Elle avait aidé à vaincre un seigneur vampire qui avait détruit la vie de sept milles innocents. Et ces victimes étaient désormais libres de faire... ce qu'elles voulaient. Vivre, mourir, tuer... Que penserait Ilmater de laisser ainsi autant de prédateurs en liberté ? Accepterait-il ce choix ? Lui-même aurait-il choisi cette voie ? Elle soupira et Gayle lui prit la main, l'arrachant à sa morosité.

– Ça va ? lui demanda-t-il.

– Oui, oui, ça va. J'ai juste... Je ne sais pas si Ilmater cautionne vraiment ce qu'on a fait...