Chapitre 12 : No one else could make me sadder

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Le groupe décida de rebrousser chemin, optant pour la deuxième solution. L'idée même de passer par les tréfonds arrachait une grimace à l'ensemble de l'équipe mais le plan avait été validé par tous.

Depuis l'incident de la crèche, une journée de repos les avait requinqué mais l'ambiance générale était malheureusement mitigée. Astarion traînait souvent à l'arrière et se gardait de faire de ses nombreuses remarques désagréables, mais laissait transparaître une humeur massacrante. Il était rare de le voir autrement que hautain et suffisant. Seule Karlach lui tenait compagnie, cherchant à lui arracher quelques sourires au travers de blagues vaseuses ou le poussait à parler de ses centres d'intérêts. Ray nota que le courant semblait bien passer entre eux et elle fut soulagée de voir qu'elle pouvait le laisser entre de bonnes mains.

Laezel et Wyll parlaient souvent de techniques à l'épée et lorsqu'ils étaient absorbés par leurs conversations, personnes ne pouvaient les distraire. Même des pics d'Ombrecoeur, qui marchait toujours derrière la guerrière, ne semblaient pas faire réagir la githyanki.

Cependant, seul Gayle était véritablement une boule de morosité contagieuse lorsque la cléresse n'était pas à ses côtés alors, pour le bien du groupe, et pour son plaisir, elle avait choisit de rester avec lui.

– A quoi pensez-vous, monsieur le mage ? Demanda la petite tieffeline.

– Peu de choses et beaucoup trop en même temps. Mais... Je m'en veux surtout. Je n'aurais pas dû te lâcher.

– Gayle... ça suffit. Tu n'as pas besoin de te ronger les sangs pour ce qu'il s'est passé. On ne va pas y passer des jours.

Elle avança un peu plus vite pour le dépasser et marcha à reculons en le regardant. Ils y avaient une différence d'âge évidente mais Gayle n'en avait cure. Il avait bien cru la perdre, il ne laisserait plus rien l'empêcher d'avouer à quel point elle l'attirait. Son œil valide d'un jaune brillant, le cercle d'or virevoltant autour de la pupille était envoûtant. Elle avait ce petit regard charmeur et amusé qui lui tordait les entrailles et lui arrachait toujours un sourire. Ses cheveux étaient constamment relevés en une queue de cheval qui mettait en valeur le tatouage qu'elle portait sur sa gorge mais découvrait également les morsures du vampire. La dernière en date était vraiment profonde et on y voyait la marque de toute la dentition du l'elfe. Au vu de l'état de cicatrisation, elle garderait probablement ces traces à vie. Il n'attendait que le bon moment pour confesser ses sentiments.

– Je suis en vie ! On va tous bien, alors ne t'en fais plus ! Pense plutôt à comment tu vas me remercier pour ce soutien sans faille que j'apporte !

– Attention Ray, il me semble discerner un retour de quelques années en arrière là ! Lui dit-il suffisamment bas pour que seul eux l'entendent.

Elle lui souri avec des yeux remplis de malice et repris sa place à ses côtés en s'approchant assez pour que leurs bras se frôlent à chaque balancement.

– Je ne vois pas à quoi tu fais allusion chéri !

– Imiterais-tu le vampire ?

– Peut-être !

Elle savait très bien la tension existante entre les deux hommes et choisit ses mots pour le taquiner afin qu'il réagisse comme elle le voulait. Il mordit à l'hameçon en lui attrapant la main en entrelaçant leurs doigts et se pencha.

– T'a-t-il déjà tenu la main en marchant ? Ou seulement en cachette ?

Le ton était presque venimeux et elle rit. Quelque chose avait changé depuis qu'elle avait frôlé la mort. Il était bien plus audacieux dans ses gestes et propos. Elle voyait en Astarion un ami sincère avec qui elle avait passé du bon temps, mais comme elle l'avait expliqué à Karlach, Gayle lui faisait imaginer un avenir avec lui, peut-être même des enfants, une maison avec une immense bibliothèque aux abords de la Porte de Baldur où elle pourrait continuer son activité au service d'Ilmater ou le rejoindrait-elle à Eauprofonde ?

Ma prièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant