Chapitre 54 : J'aurais livré combat

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— Bande d'idiots ! Vous ne comprenez pas ce que vous allez déclencher ! s'époumona Gortash.

Il fuyait les assauts de la barbare déchaînée, esquivant parfois de justesse tandis qu'il tirait ses carreaux d'arbalète qu'elle encaisse ou déviait de sa hache.

Karlach bondissait en poursuivant l'homme. Ses yeux brillaient d'une rage qu'elle ne contenait plus et son cœur mécanique pulsait brutalement et s'échauffait davantage à chaque minute du combat. Ses pas étaient lourds, puissants, déterminés et laissait sa marque noircie dans le parquet.

— Espèce d'enflure ! Sale lâche !

— Karlach, tu es ridicule ! cracha-t-il.

Il tira un carreau qui se ficha dans la cuisse de la femme. Comme s'il s'agissait d'une simple piqûre, elle prit la tige de bois et tira d'un coup sec, retirant ainsi le projectile tandis que la blessure se refermait immédiatement.

Non loin, un hoquet de douleur se fit entendre et Ray tomba à genoux en se tenant la cuisse alors que le tissu se teintait lentement de rouge. Un garde fonça vers elle, son pavois dressé face à lui et chargea. La cléresse voulut se relever mais la douleur et la surprise de la blessure la maintenant au sol et sa jambe tremblante refusait de soutenir son poids. Gayle s'interposa et, dans un geste ample des bras, repoussa l'assaillant d'une vague détonante dont le bruit sourd résonna et fit trembler les murs.

— Karlach ! Fais attention ! s'énerva Astarion d'une voix grondante.

Le vampire se précipita vers Ray et utilisa le pendentif qu'elle lui avait donné il y a des semaines de ça. Le bijou contenait un sortilège qu'il pouvait lancer pour soigner des blessures mineures. Il n'y avait qu'elle pour soigner leur équipe mais, bien qu'elle fut une cléresse au même titre que Ombrecoeur, elle avait, pour être honnête, une capacité de soin pratiquement inexistante.

De son côté, la tieffeline ignorait l'intervention d'Astarion et continuait à harceler le tyran en esquivant les tirs. Elle fit virevolter sa hache et l'abattit sur l'homme mais dans l'instant il avait bondit en arrière, attisant encore davantage la rage de la barbare ; les flammèches devenant désormais de véritables flammes qui s'échappaient régulièrement d'elle, semblable à de minuscules éruptions solaires courant sur sa peau.

— Par les Dieux, Karlach, calme-toi !

Gortash commençait à s'impatienter devant la poursuite et il fit volte-face, forçant Karlach à stopper son avancée, anticipant une attaque ou quelqu'autres mouvements que ce soit.

— Tu oses me demander de me calmer ? Alors que tu m'as vendu ! Tu m'as trahis alors que je te servais fidèlement !

Il secoua la tête et leva le poing. Un petit carreau d'arbalète fila vers lui et se planta dans son bras. Il grogna en jurant tandis que la tieffeline s'emporta.

— Il est à moi ! Laisse-le moi, Fang !

Elle profita tout de même de l'effet de surprise et s'élança vers l'homme qui ne semblait pas avoir eu l'habitude d'être blessé. Il se tenait le bras, incapable de tenir à nouveau son arbalète qu'il lâcha au sol.

Même si Karlach était tout en muscles et puissance, elle n'en était pas moins rapide. Sa hache était tendue derrière elle et chaque pas la rapprochait enfin de sa cible. Il recula et ses yeux montrait finalement de la peur, ce qui encouragea la femme. Lorsqu'elle fut assez proche de lui, il n'eut pas le temps d'invoquer son Dieu qu'elle abattit son arme sur l'homme. La lame trancha sa chair et déchira son épaule tandis qu'il s'effondrait dans un hurlement grave et rocailleux.

Karlach resta un moment à le regarder se débattre au sol. Il tenta de ramper mais il perdait trop de sang et trop vite. Et au moment de mourir, il la fixa dans les yeux sans pouvoir prononcer le moindre mot. Ses paupières déjà amorphes commençaient à s'affaisser sur ses yeux noirs dont la lueur calculatrice s'éteignait doucement.

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