Chapitre 31 : La frousse du moindre petit geste

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Note: Le titre était trop long apparemment ! Voici donc le titre complet:

La frousse du moindre petit geste ; D'être empêché, remplacé, disparaître

Bonne lecture !



Gayle s'approcha du groupe, les yeux au sol, le front plissé d'inquiétudes et d'incertitudes. Lorsqu'il arriva près de ses compagnons, il s'assit sur une chaise qui grinça sous lui, le bois gémissant de vieillesse. Au vu du silence, il savait qu'il avait interrompu leurs discussions et il leur fit signe de l'ignorer tandis qu'il regardait de loin sa moitié et son ami ensemble.

Il pensait être la personne la plus proche de Ray. Mais il se trompait.

Il voulait être celui qui la réconfortait quand elle allait mal. Mais il ne savait pas comment faire.

Il voulait être la personne la plus importante pour elle. Mais il doutait.

Quand elle s'effondrait, c'était toujours Astarion qui était là.

Quand elle était au plus bas, c'était Astarion qui savait quoi dire.
Et lui, il avait certes vu sa peine, mais pas sa solitude.

Astarion, si.

Le mage baissa la tête, refoulant une jalousie malvenue.



Une fois le choc passé, Ray vint à ses compagnons et s'excusa, leur demandant une pause. Elle avait besoin de remettre ses idées en ordre avant de faire quoi que ce soit. Ils avaient tous accepté, profitant de cette demi-journée pour refaire le plein de provisions, acheter de nouveaux équipements, se reposer, flâner.

Elle avait besoin de voir autre chose et elle déambula dans les rues, flanquée par ses deux gardes moroses. Gayle traînait des pieds et ne parlait pas, ce qui était un point notable et Astarion agissait comme toujours, à ceci près, qu'il se retenait de faire ses commentaires désagréables sur la misère ambiante.

Les deux hommes sursautèrent lorsqu'elle s'exclama joyeusement et courut en leur faisant signe de la suivre. Astarion jeta un regard à Gayle qui l'ignora superbement pour rejoindre sa bien aimée, un faux sourire sur les lèvres. Le vampire fronça les sourcils, il savait deviner un masque lorsque quelqu'un en portait un.

Ray passa le portail et entra dans un cirque où des artistes jouaient ça et là. Un duo de musiciens jouaient une musique entraînant et dansante d'un côté, en face une femme couverte de bandage gémissait en regardant les passant, les bras ballant, un jongleur faisait virevolter des couteaux qui rebondissait dans ses mains le temps d'un battement de cil avant de retourner dans les airs.

– Gayle, regarde !

Elle pointa du doigts un génie et elle rit lorsqu'elle vit la supercherie au moment où il piégea un client crédule. Même elle pouvait le voir. Elle rit joyeusement et Astarion la regarda, placide.

Le trio continua à avancer dans les allées, passant à côté de familles joyeuses contrastant avec les malheurs se déroulant juste derrière un simple portail de fer.

– Vous, venez, approchez, dit une voix suave et mielleuse.

Ray se tourna vers une femme étrange à la peau claire couverte de lierres, de racines et de feuilles. Sa peau était parcourue par des trainées lumineuses lui rappelant la lueur des lucioles la nuit.

– Je vois en vous une grande souffrance.

Ray se figea, son sourire s'affaissant doucement. Elle n'avait pas besoin qu'on lui rappelle aussi rapidement ses douleurs.

Ma prièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant