Chapitre 36 : Maddy

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Maddy



Quand je suis arrivée au lycée il y a deux ans, le sourire aux lèvres mais que j'ai vue Jayden embrasser cette fille à pleine bouche. La première question que je me suis posée était : Qu'est-ce que j'ai fait de mal ?

Je n'ai jamais réussi à comprendre ce qui l'avait poussé à me tromper, et maman avait réussi à me convaincre que ce n'était pas moi le problème.

Elle a eu tort.

En fin de compte, toute les personnes que je rencontre finissent par s'en aller à cause de mes propres actes. Aujourd'hui, Evann est parti parce que j'ai agi stupidement. Je n'aurai jamais dû l'embrasser alors qu'il m'a dit plusieurs fois être amoureux d'une fille. Charlie me détestera s'il lui en parle. Nous sommes amies, et moi j'embrasse son petit ami.

Mes larmes ont recommencé à couler sur mes joues et cette fois-ci je n'ai aucun moyen de les arrêter.

Alors le corps tremblant je me lève et rejoins la chambre dans laquelle dort paisiblement ma fille. En observant son ventre se soulever au rythme de sa respiration, j'efforce mon cœur et mon esprit à se calmer. Le monde ne tourne pas autour d'une seule et unique personne. Si j'ai blessé Evann, si je me suis humiliée devant lui, si Charlie m'en tient rigueur, mon monde ne s'arrêtera pas. Ma fille ne cessera pas d'exister.

Doucement, je parviens et reprendre contenance. Mais j'aimerai me calmer complètement et surtout vider mon cerveau qui tourne à mille à l'heure.

Alors je me décide à écouter ma psychiatre lorsque j'étais hospitalisée : écrire lorsque des pensées m'empêchent de reprendre le contrôle sur moi.

Je l'ai fait une fois, mais je ne suis pas certaine que ça ait vraiment fonctionné. J'attrape une feuille blanche et commence à écrire tout ce qui me traverse l'esprit : des mots sans queue ni tête, des phrase qui n'ont aucun sens, des gribouillis, des ratures, des noms. Puis j'attrape une seconde feuille quand la première n'a plus de place, j'écris les horreurs qui me font si mal au cœur, ces pensées noir qui ne cessent de traverser mon esprit, mais que j'essaie d'ignorer pour Elyie. Ces sentiments d'injustice que je ressens face à ces familles heureuse. Ces étudiants qui n'ont pas d'enfant à élever. Et puis toutes les mauvaises choses que je fais, tous les mauvais actes.

Ma psychiatre appelait ça un journal intime. C'est le genre de truc que veulent faire tous les gosses après avoir vue un enfant le faire dans un dessin animé. C'est justement ce qui ne m'a pas motivé à le faire. Je ne sais pas pourquoi, je trouvais ça... débile, démodé, ringard.

Finalement, c'était peut-être moi la fille ringarde.

Mon réveil sonne pour la quinzième fois de la journée. Mais à chaque fois je le repousse à trente minutes. C'est samedi, il est treize heure et je n'ai aucune envie de me lever de mon lit, pourtant je dois aller travailler à quinze heures. Et je dois emmener Elyie manger. Etonnamment je n'ai pas eu de difficulté à dormir alors que Evann tourne en boucle dans ma tête. Bien au contraire j'ai apprécié dormir, ça m'a permis de limiter mes pensées. Je m'en veux de laisser Elyie toute seule depuis ce matin. Elle joue seule dans son coin alors que moi je suis blottie sous ma couverture, mon casque sur les oreilles pour ne pas l'entendre. Si des mamans poule me voyaient elles appelleraient les services sociaux.

Je ne délaisse pas ma fille, seulement, je n'ai aucune motivation. Ce matin je n'arrive même pas à trouver en moi le plaisir de faire quelque chose, même l'idée de passer une journée avec ma fille ne m'enchante pas. Je suis vraiment une mère détestable. Jayden devrait être l'unique parent de mon bébé, elle mérite mieux qu'une incapable mère comme moi.

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