Chapitre 26 : Maddy

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Maddy



Mon cœur bat vite, ma respiration est saccadée, mais je ne pleure plus. J'ai réussi à me calmer quand Jayden s'est précipité vers Kyle pour lui emprunter ses clés de voiture. C'est pourquoi, je me retrouve à l'avant de son véhicule, côté passager à m'accrocher à la poignée de la porte tant mon ex petit ami roule vite.

J'ose tourner la tête vers lui, il est concentré sur la route, les mains crispées autour du volant. J'aimerai savoir ce qu'il pense, mais je suis terrifié par la façon dont il pourrait réagir.

Quand je lui ai parlé de ma fille, il n'a pas tout de suite compris, il a écarquillé les yeux et s'est focalisé sur le mot « enlevé » que j'avais prononcé puis m'a posé tout un tas de question, qui, ou, quand, comment je le sais. Puis il s'est figé et a répété ma phrase. Elle a enlevé ma fille. Il m'a regardé et je n'ai été capable de rien d'autre que plaquer mes mains sur mon visage. Je ne savais pas s'il allait m'aider parce qu'il n'a pas bougé pendant un moment. Les yeux figés dans les miens, ses lèvres remuantes doucement, surement pour répéter encore et encore ces cinq mots. Mais je ne voulais pas attendre que cette information monte à son cerveau pour qu'il réagisse, alors je l'ai supplié de m'aider et il est parti en courant vers son meilleur ami.

Quand il est revenu il a attrapé ma main pour m'emmener vers la voiture.

- Tu penses qu'elle est partie où ? m'a-t-il demandé.

- À la maison.

Il a démarré et a quitté le campus à toute vitesse.

Le sang dans ma bouche me ramène à la réalité et je me rends compte que je me suis mordu l'intérieur de la lèvre pour ne pas craquer. Mes bras sont croisés sur ma poitrine qui se soulève rapidement et mes yeux me brûlent menaçant de laisser couler abondamment des larmes.

J'attrape mon téléphone dans ma poche, les mains tremblantes et compose le numéro de ma maman. Mais je tombe immédiatement sur son répondeur. Ce n'est pas étonnant. À chaque crise elle a l'impression d'être espionnée alors elle éteint complètement son portable.

Tout à l'heure, pendant la danse avec Ismaël, nous avons pris une pause, fatigué de nos pieds qui ne cessaient de s'emmêler, et c'est là que j'ai vu les nombreux appels manqués du docteure Hernandez et Camille.

J'ai alors rappelé sur le champ la première qui s'est écriée à travers le téléphone.

- Madame Wiler, avez-vous des nouvelles de votre mère, je ne parviens pas à la joindre et elle n'est pas à son domicile.

Immédiatement, mon cœur s'est emballé et je me suis éloignée de mon partenaire de danse.

- Non, excusez-moi je n'avais pas mon téléphone. Depuis combien de temps tentez-vous de la joindre ?

- Plus d'une heure, j'ai fait le tour de la ville et des lieux où elle a l'habitude d'aller. Mais rien.

Et la panique s'est intensifiée dans tout mon être. Puis l'appel de la nourrisse de ma fille m'a davantage angoissée. Il était dix-huit heure quinze et j'avais déjà un quart d'heure de retard pour aller chercher mon bébé. Je n'ai pas vue l'heure, elle a donc essayé de me contacter pour que je vienne. Je compose son numéro et après plusieurs sonneries, j'entends le son de sa voix.

- Oui, allô ?

- Je suis vraiment désolé Camille, je n'ai pas vue l'heure.

Je pose ma main sur mon cœur pour essayer de le calmer. D'abord je rassure Camille, ensuite je recherche ma maman.

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