Comment ça, bon retour ? L'endroit qui s'étend devant elle lui est totalement inconnu. D'ailleurs, ça n'a rien de réel. Klyde fonce déjà droit devant, descendant la colline à l'herbe étrangement sombre. Dans la nuit, il lui est impossible d'en déterminer le colorie. Ironiquement, elle mise sur le rouge.
« -Dépêche-toi ! lance Klyde, l'obligeant à se concentrer sur lui, et pas sur l'immense ville bruyante qui la fascine et la Terrifie.
Des tours si hautes que New-York pourrait en pâlir de jalousie. Mais ce qui détonne, dans ce portrait, ce sont les immenses rangées de cercles de métal.
D'où sortent des véhicules volant ...
Mais aussi les deux astres dans le ciel, assez éloignées sans pour autant se faire oublier. L'un ressemble à la lune qu'elle connait. Pourtant, sa jumelle légèrement plus grande, est d'un bleu si clair qu'il semble seulement éclairé par l'astre lunaire lui-même.
- Ca doit être le bordel, vos marées ... ne peut-elle s'empêcher de faire remarquer avec humour.
- Y en a pas ici.
- Quoi ? ...
- De marées. Y a pas d'eau, pas d'océan, pour ça, faut prendre les vaisseaux ... c'est sur Aqua, là-haut. C'est la pluie, le plus embêtant. Non mais tu sors d'où ? t'étais censée tout savoir avant de revenir ! s'agace Klyde en fronçant les sourcils, l'affligeant de reproches indirects.
C'est bien ça le problème, Abbie ne sait rien, et ça commence à lui chauffer le système. Ses joues virent au rouge, tandis que l'exacerbation grimpe dans ses veines.
- Enfile ça en urgence et modifie la couleur de ta tenue. S'empresse l'homme en lui lançant ce qui semble être une énorme couverture en pleine figure. Avant de foncer droit sur elle pour la tripoter sans ménagement. Ses gros doigts triturant ses côtes.
- Eh ! Bats les pattes, merde ! jure-t-elle en le repoussant d'un coup de pied dans le tibia droit.
L'effet est immédiat, Klyde étouffe un cri de douleur, ses bonnes joues virant à l'écarlate alors que ses prunelles l'assassinent de reproches.
- Je vais pas te violer, idiote. Je veux t'aider, alors ferme-là deux minutes, et laisse-moi faire avant que je m'énerve pour de bon !
-
Stoïque. Abbie l'observe en penchant sa bouille pâle sur le côté, dents serrées.
- Montre-moi, ne m'assiste pas comme une attardée. Je passe une journée plutôt mauvaise, alors sois gentil, et dis-toi que la prochaine fois, tu te prends mon poing dans la figure.
Les deux se fixent en chien de Faïence, et Abbie à beau être plus petit que lui, ses prunelles d'émeraude virant au mauve lui arrachent un frisson dans toute l'échine. Le regard de Klyde se fait soudain plus vague, comme s'il prenait soudainement conscience d'un élément échappant à la jeune femme. Comme tout ici. Le grand blond se racle la gorge, hochant le menton avant de lever son index vers sa hanche gauche.
- T'as une légère rainure au niveau du tissu, entre les motifs. Les drôles de lignes hexagones ne sont pas là par hasard. Attrape là et tourne là.
Abbie met quelques minutes avant de détacher ses prunelles pâles et froides de lui, baissant les yeux vers ce qu'elle avait pris pour une couverture. Tout d'abord, la jeune femme joue de ses bras et de ses mains pour se débrouiller avec le tissu. Découvrant ainsi une cape aux traits fins, munie d'une capuche et d'une cordelette. La brune l'enfile, rabattant le chaperon sur sa tête. La pointe étant si grande, que ses yeux disparaissent derrière les bordures. Pourtant, par un stratagème astucieux, il semblerait qu'elle puisse voir au travers sans jamais être embrassée par le voile sombre et épais. La température semble presque glaciale; malgré la matière hermétique qqui enveloppe sa silhouette. Ensuite, Abbie baisse ses prunelles à nouveau vers sa hanche, cherchant du bout de ses doigts gantés la fameuse rainure.
- Tourne-là, s'impatiente Klyde, se retenant visiblement de le faire lui-même.
- Deux secondes !
Ses doigts encerclent ce qui ressemble pourtant à un défaut de fabrication, faisant pivoter ce dernier. Et sous ses yeux béats, chaque hexagone décorant le tissu plus si immaculé de sa tenue pivote à 80 °. La couleur blanche comme neige de ses habits passant soudainement à un gris sombre légèrement métallisé.
- ... C'est du génie, souffle Abbie en relevant ses prunelles béates vers l'homme.
Son compagnon d'infortune fait légèrement la moue, avant de cracher :
- C'est que de l'illusion d'optique, t'affole pas.
- Je rêve, ou t'es jaloux ?
- La ferme, p'tite tête.
Les deux silhouettes s'élancent alors finalement vers l'immense ville où tout semble possible, sous le regard furtif d'une ombre qu'ils ne semblent pas avoir remarquées jusqu'ici.
- Ouais, c'est ça. T'es jaloux, » lance une dernière fois la voix sarcastique d'Abbie, tandis qu'il disparaissent derrière la colline.
A l'ombre des écorces pourpres, une silhouette n'a pas loupé une miette de leur échange.
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Et voilà un nouveau chapitre, un peu avance comparé aux précédents. J'espère que la lecture vous a plus, et à la prochaine !
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ECHOS - La sentinelle pourpre. T.1 ( 1er jet )
Ciencia FicciónQu'est-ce qui peut changer votre vie ? Une relation ? Un espoir brisé ? Gagner au Loto ? Devenir votre propre patron ? Tout foutre en l'air et partir pour une autre vie sous un coup de Folie ? Ces choses en apparence dérisoires qui peuvent avoir une...